Si nous nous retrouvons en configuration restreinte, monsieur Issindou, c'est que nos conditions de travail deviennent proprement délirantes ! Une commission a rarement eu à examiner le vendredi matin un texte inscrit à l'ordre du jour du lundi après-midi suivant. Sachant que la séance de cette nuit s'est terminée à six heures du matin, nous aurons bientôt besoin de lits de camp dans nos salles et, à terme peut-être, d'un compte pénibilité !
Hier, en CMP, Jean-Pierre Door a défendu les positions de notre groupe. Cependant, l'échec de cette commission mixte paritaire vient essentiellement de la méthode employée par le Gouvernement en première lecture devant la Haute Assemblée : la demande d'un vote bloqué, qui a déplu, a conduit l'ensemble des sénateurs présents à rejeter la première partie de ce projet. De fait, de telles demandes, de plus en plus souvent pratiquées ou envisagées, sont contraires à l'esprit démocratique.
Selon vous, monsieur le rapporteur, le texte n'aurait pas à faire l'objet de modifications d'ampleur. Mais les députés UMP et UDI ont démontré le contraire et vous aviez tout le temps de prendre en considération nos observations qui sont celles – vous l'oubliez trop souvent – d'une opposition constructive !
Vous m'opposez la réforme des retraites de 2010, monsieur Issindou, mais, que je sache, elle n'a pas suscité de plaintes. Les retraités ont perçu le jour dû la pension qui leur revenait. Mais, depuis, la machine à taxer s'est mise en marche et on en voit de plus en plus qui cumulent un emploi avec leur retraite par nécessité. Ce n'était pas le cas il y a quelques années ! Avant d'attaquer une opposition constructive, battez donc votre coulpe !
Compte tenu des conditions de travail qui nous sont imposées, madame la présidente, le groupe UMP a décidé de faire la grève des amendements.