Intervention de Brigitte Allain

Réunion du 16 juillet 2014 à 9h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Allain :

La guerre des prix est surtout le fait des spéculateurs, qui accaparent les terres pour alimenter des méthaniseurs ou produire des agrocarburants. Grâce à ces hectares de terre, non seulement ils ont bénéficié d'aides de la politique agricole commune non plafonnées, mais ils ont créé le phénomène haussier de 2008. Monsieur Brichart, comment empêcher que les entreprises installent des ateliers qui concurrencent directement les agriculteurs désireux de s'engager dans l'agro-écologie pour pérenniser leur métier ?

Monsieur Leclerc, monsieur Creyssel, à force d'exiger des prix toujours plus bas des fournisseurs, ne vous sentez-vous pas en partie responsables de la crise économique, sociale et écologique que traverse notre pays ? La course aux prix bas casse l'activité des producteurs, supprime des emplois et entraîne des délocalisations. Elle induit des pratiques à la limite de l'éthique, qui ne respectent ni le travail paysan, ni le bien-être animal, ni les écosystèmes, encore moins les consommateurs.

La durabilité des filières implique que la coopération puisse défendre l'intégration dans les négociations de la nécessaire rémunération des producteurs.

Vous dites vouloir reconstruire à travers des partenariats une synergie entre producteurs et transformateurs, et entre consommateurs et distributeurs. Pourquoi ne pas vous inspirer du système alimentaire territorial que nous avons introduit dans la loi d'avenir pour l'agriculture ? Facilitant les bonnes pratiques, il constitue finalement le seul contrat qui vaille : un contrat sociétal entre producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs.

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