Intervention de Henri Brichart

Réunion du 16 juillet 2014 à 9h00
Commission des affaires économiques

Henri Brichart, vice-président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, FNSEA :

Commençons par ce que nous attendons de la réunion de demain avec le Gouvernement. Tout d'abord, sans être directement concernés par les relations entre industriels et distributeurs, nous espérons tout de même connaître les résultats des contrôles mis en place par l'État. Je le répète, l'important n'est pas tant de faire évoluer la loi que de veiller à ce qu'elle soit correctement appliquée.

Ensuite, si nous pouvions trouver une forme de consensus sur les limites à la guerre des prix, nous pourrions peut-être envisager de construire quelque chose. Or, après avoir entendu M. Leclerc, je ne suis pas très optimiste. Nous sommes tous conscients de la crise, et nous souhaitons, nous aussi, nous adapter aux capacités des consommateurs. Mais jusqu'où nous faudra-t-il aller ? Cela nous permettra-t-il seulement de sortir du cercle vicieux de la déflation dans lequel nous sommes entraînés, sans nous empêcher de rebondir ?

M. Leclerc fait la morale aux producteurs et aux industriels en les invitant à créer de la valeur. De son côté, la distribution pourrait aussi chercher à développer d'autres pratiques qu'offrir les prix les plus bas pour maintenir ses parts de marché.

Je suppose que Brigitte Allain faisait allusion à la ferme des mille vaches. Si la FNSEA ne privilégie pas ce modèle d'exploitation, les reproches qu'on peut lui adresser ne sont pas forcément fondés : même si elles ne se réclament pas de l'agro-écologie et du respect de l'environnement, ces exploitations sont souvent irréprochables en ces domaines.

À mon avis, les prix ne sont pas moins élevés de l'autre côté de la frontière. Je vis, pour ma part, dans une commune frontalière de la Belgique où nous avons l'habitude historique d'aller faire nos courses, mais les prix sont les mêmes. Je ne pense pas non plus que les prix dans l'agroalimentaire soient moins élevés en Allemagne.

S'agissant de la clause de revoyure, M. Leclerc a signifié que la baisse des charges pouvait justifier des renégociations. Sauf erreur du ministère et de l'INSEE, les indicateurs mensuels rapprochant le prix de vente du coût de production sur un certain nombre de productions sont toujours extrêmement bas, en dépit de quelques évolutions dans les charges, et ne justifient pas de reprendre les renégociations.

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