La mobilité est très forte dans notre secteur du jeu vidéo. On ne peut pas dire que le marché soit en décroissance, puisque le chiffre d'affaires est passé de 16 à 51 milliards d'euros en une douzaine d'années. Mais que le nombre de nos salariés soit passé de 25 000 à moins de 12 000, constitue tout de même un vrai problème.
Ensuite, nous avons un crédit d'impôt pour les jeux vidéo, obtenu grâce au concours de nombreuses bonnes volontés – ministres, représentation nationale, entreprises. Mais c'est malheureusement un outil plus défensif qu'offensif, très lourd et complexe, qui n'a pas permis d'inverser le mouvement.
Dans le même esprit, le crédit d'impôt-recherche est un très bon outil. Sa complexité est sans doute acceptable dans un écosystème franco-français, mais pas au regard de ce qui existe dans d'autres pays. Et surtout, depuis le début de cette année, sans doute en raison du contexte budgétaire, nombre de nos crédits d'impôt sont « retoqués » par les administrations et les contrôles fiscaux se multiplient. Au lieu de nous dire qu'on n'a plus les moyens d'accorder de crédit d'impôt-recherche, on rend celui-ci inopérant, on refuse les dossiers, etc. Et cela prend du temps : selon nos calculs, l'entrepreneur d'une PME de moins de cinquante personnes passe un jour par semaine à traiter des problématiques liées à l'instabilité juridique et économique de notre pays – contre trois heures en Allemagne et moins de deux en Finlande.
Le CICE, quant à lui, est assez peu opérant pour nos entreprises. Cela s'explique par la faible moyenne d'âge des salariés…