Merci pour vos commentaires.
Je remarque qu'il est plus facile de traiter la question du retour si l'on se place du point de vue de l'individu que du côté des entreprises. La force de notre secteur est qu'il se régénère en permanence en créant de nouvelles entreprises. Aujourd'hui, plus d'un tiers de nos sociétés ont moins de deux ans d'existence. Ce sont donc des sociétés très jeunes, parfois créées par des jeunes à la sortie de leur école. Ces derniers se rendent rapidement compte que s'il est facile de créer une société en France, il est beaucoup plus contraignant de la développer. Nous assistons donc à l'exil de nombreuses entreprises à l'étranger. M. Steve Ballmer, l'ancien PDG de Microsoft, disait d'ailleurs : « Créez votre société en France et développez-la aux États-Unis ». Cette phrase peut prêter à sourire, mais, dans notre industrie du jeu vidéo, c'est une réalité : beaucoup de jeunes entrepreneurs passent un an à créer leur société en France et partent. Or il est quasiment impossible de faire revenir une entreprise en France.
Cela dit, vous avez raison d'insister sur l'attractivité de notre pays. Nous avons à coeur de réussir à inverser les phénomènes que nous constatons aujourd'hui, et à enclencher une dynamique vertueuse. Si nous sommes là aujourd'hui devant vous, c'est parce que nous sommes convaincus que la France est un pays extrêmement attractif, capable de créer encore des champions dans notre secteur, comme Ubisoft et d'autres. Mais il faut aussi que les entreprises étrangères aient la volonté de s'installer ici. Pour y parvenir, il y a beaucoup à faire, notamment dans le domaine de la fiscalité, du cadre du travail, et de la stabilité. Ce n'est pas spécifique à notre secteur, mais si l'on veut attirer les décideurs étrangers, il faut s'en préoccuper.