Intervention de Patrick Hetzel

Réunion du 8 juillet 2014 à 16h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel, député :

Ces terres rares présentent des risques pour la santé et l'environnement qui posent de nombreuses questions, sans que l'on ne soit toutefois capable de se forger des convictions définitives. L'impact du thorium sur la santé doit être étudié de manière plus précise. Les terres rares posent en effet des problèmes lors de leur extraction et de leur séparation. Les pollutions associées aux terres rares sont tout particulièrement liées à la radioactivité des minerais – surtout pour le thorium – et au fait que leur traitement nécessite de grandes quantités d'eau. La gestion des déchets qu'elles occasionnent est une vraie question. On ne peut pas faire disparaître le thorium, peu valorisable par ailleurs, ni sa radioactivité mais il est possible de mettre en place une bonne radioprotection et de respecter les seuils réglementaires habituels.

L'état de la recherche et de la formation sur les terres rares dans notre pays est préoccupant. En effet, il y a de moins en moins de grands laboratoires de recherche sur les terres rares. Les compétences ont tendance à disparaître, car les chercheurs vieillissent, même si plusieurs laboratoires du CNRS travaillent sur ce thème. L'Europe était à l'origine de 50 % de la production d'articles scientifiques relatifs à la métallurgie au début des années 1990, en métallurgie extractive. Aujourd'hui, cette proportion est tombée à moins d'un tiers, la moitié étant désormais écrite par la Chine.

Plusieurs questions doivent être étudiées à propos des terres rares : dans quels domaines faudrait-il développer la recherche ? Quels sont les besoins en recherche fondamentale ? Les moyens consacrés à la recherche sont-ils suffisants ? Sont-ils suffisamment visibles ? Sont-ils disponibles ou sont-ils surtout annoncés ? Comment pourrait-on développer les réseaux en place et les partenariats ? De quelle manière pourrait-on relancer la recherche en toxicologie ? Est-il nécessaire de mettre en place de nouvelles formations pour sauvegarder et retrouver des savoir-faire dans un contexte où l'on constate un déficit de formation ?

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