Mais vous saurez, monsieur le président, que comme tous les habitants de Midi-Pyrénées, il était ingénieux.
Notre pays est un pays d’invention et il constitue déjà le premier marché d’Europe pour les véhicules électriques et hybrides de nouvelle génération. C’est un marché dynamique, puisque, de 2012 à 2013, il a augmenté de 50 %.
Nos constructeurs ont pris une avance technologique reconnue et ils produisent des véhicules sur le territoire national. Renault produit d’ores et déjà la Zoé dans son usine de Flins et Arnaud Montebourg ne manque pas de se féliciter des performances de ce véhicule. Renault va lancer la production des moteurs électriques dans son usine de Cléon en Haute-Normandie.
J’étais d’ailleurs au marché de Rungis il y a quelques semaines, et grâce à un partenariat entre la Semmaris, Renault et la ville de Paris, la voiture électrique Zoé va desservir l’ensemble de ce marché, ce qui va permettre de sensibiliser des entreprises, des clients et de nombreux commerçants.
Un autre exemple enfin : Vincent Bolloré produit ses batteries à Ergué-Gabéric en Bretagne et il envisage de produire prochainement ses Bluecar dans l’usine de Renault Alpine à Dieppe. L’ensemble de notre territoire est concerné.
Nous avons toutes les cartes en main pour faire de la France un champion européen et mondial de l’électromobilité. Nous devons donc être au rendez-vous et actionner les leviers pour développer la mobilité électrique et nous en faire les ambassadeurs.
Aux côtés des industriels et des collectivités, l’État joue déjà et continuera à jouer pleinement son rôle pour conforter la place de leader de notre pays et de notre industrie dans ce développement.
Nous soutenons tout d’abord le développement de la demande, grâce à deux leviers : l’aide à l’achat et la commande publique.
Le bonus écologique a été consolidé à 6 300 euros. Nous avons simplifié fin juin le décret sur le bonus-malus.
Nous avons également réorienté la commande de véhicules de l’État, pour qu’elle aille au minimum à 25 % vers les véhicules électriques et hybrides. Cet objectif a déjà été dépassé, puisque nous atteignons les 30 %.
Nous soutenons par ailleurs le développement d’une offre à la fois plus économique et plus performante. Cet enjeu est notamment au coeur du plan industriel consacré à l’autonomie et la puissance des batteries. Nous partageons, avec les industriels, l’objectif d’augmenter de manière significative au cours des prochaines années l’autonomie des batteries, à prix constant, voire en légère diminution.
Le principal obstacle qui demeure, c’est la crainte de la difficulté à recharger les batteries. Les clients potentiels veulent pouvoir faire le plein facilement, chez eux, sur leur lieu de travail.
Mais nous ne partons pas de rien en la matière. Nous possédons déjà le plus ancien et le plus dense réseau d’Europe, avec plus de huit mille points de charge opérationnels ou programmés. La couverture actuelle doit beaucoup à l’effort conjugué des collectivités locales pionnières et de l’État qui soutient leurs initiatives à travers notre programme des investissements d’avenir. L’État couvre jusqu’à 50 % des coûts d’achat et d’installation des bornes. L’enveloppe globale consacrée à cette mesure est de 50 millions d’euros, dont près de 17 millions ont déjà été engagés.
Il est aujourd’hui urgent d’amplifier le réseau national d’infrastructures de recharge. Notre ambition est d’implanter une borne tous les soixante kilomètres. Pour cela, il faut accélérer la multiplication, sur la carte de France, des zones équipées par des bornes de charge normale, accélérée ou rapide, à l’initiative du public comme du privé. C’est dans cet esprit que nous avons décidé d’abaisser les seuils d’éligibilité prévus au dispositif d’aide pour le déploiement d’infrastructures de recharge de l’ADEME, afin d’élargir le cercle des collectivités éligibles, notamment, aux territoires les plus ruraux.