Je vais répondre tout de suite à votre dernière question. À la différence des grands groupes, comme Microsoft, il n'est pas facile, pour une PME de 40 personnes, de déplacer ses opérations d'un pays à un autre. Malgré tout, nous sommes en train d'étudier, pour le processus d'exécution budgétaire de l'an prochain, la mise en place, hors de France, d'une entité de nearshoring. Aujourd'hui, je fais développer en France les produits que l'on commercialise ; c'est la mission de GSX France. Mais je pourrais les faire développer en Inde. En effet, même si je n'ai pas envie, je me dis que je vais peut-être devoir me protéger et partir d'un pays où ce genre de mésaventure peut arriver. Les coûts ne sont pas en cause, mais si cela devait se reproduire, je n'aurais plus qu'à fermer l'entreprise.
Je suis fier de mon équipe d'ingénieurs en France, et je ne veux pas les traiter comme des chiffres sur une feuille de papier. Nous avons donné beaucoup de responsabilités à des jeunes parce qu'ils en avaient la capacité. Les produits qu'ils développent sont remarquables. Mais regardez ce qui m'est arrivé : j'ai été à deux doigts de la mort. La situation n'est donc pas facile.
Vous vous êtes interrogée sur les intentions des autres entrepreneurs que je connais. Ceux-ci ne sont pas venus en Suisse pour jouer au golf, mais pour pouvoir redémarrer quelque chose. Et il est clair qu'ils ne le feront pas en France.