La dizaine d'amis avec lesquels je discute pensent que j'ai vraiment tiré le mauvais numéro. Mais nous avons tous eu une expérience qui nous a pris un temps considérable, avec l'impression que nous ne pouvions plus nous consacrer à nos affaires. Nous nous sentions méprisés par les équipes que nous avions en face de nous – à l'exception de la deuxième équipe que j'ai rencontrée à Bercy. Nous avons tous eu le sentiment que nos interlocuteurs ne connaissaient pas le mode de fonctionnement d'une entreprise, ni les règles élémentaires de gestion, et faisaient des analyses à charge plutôt que des analyses de fond. Enfin, la durée des contrôles fiscaux nous a semblé particulièrement exagérée.
N'oubliez pas que votre commission porte sur l'exil des forces vives hors de France. Or, durant la période où elles ont justement la capacité à déployer des forces vives, ces personnes ont mieux à faire que de perdre la moitié de leur temps en expliquant, par exemple, à un contrôleur fiscal que dans l'informatique, il n'y a pas de patrimoine immobilier.
Voilà pourquoi, un mois après le contrôle fiscal, ces entrepreneurs se sont installés à Genève. Ils n'y sont pas allés parce que le chocolat est bon ou parce que l'on y paie moins d'impôts, ce qui est d'ailleurs complètement faux, mais parce qu'ils veulent continuer à travailler et à développer des entreprises sans passer leur temps à répondre à des gens qui n'y comprennent rien. Je les comprends.