Vous avez évoqué la question avec des directeurs d'université. Vous l'avez fait avec M. Julien Roitman, président des Ingénieurs et scientifiques de France, qui m'a fait l'amitié d'être administrateur indépendant de mon entreprise. J'ai trouvé que ses remarques étaient très justes : aujourd'hui, les entreprises sont internationales, les concurrents sont internationaux. Si l'on veut se développer, il faut aller sur des marchés difficiles à appréhender, et l'expérience que des jeunes peuvent acquérir en se déplaçant à l'étranger bénéficie, à terme, aux entreprises.
Je vais vous donner un exemple : nous avons engagé un stagiaire d'une petite école de Grenoble, qui s'est avéré extrêmement dynamique. Au bout de quelque temps, il nous a dit qu'il voulait aller en Chine. Nous lui avons donné la responsabilité d'ouvrir le bureau qui couvre maintenant l'Asie. Deux ans après son diplôme, il a acquis une expérience personnelle et professionnelle probablement équivalente à celle qu'il aurait eue en restant en France pendant quinze ans.
Encore une fois, en France, sauf exception, les marchés et les concurrents sont internationaux. La France représente environ 4 % du PIB mondial : il faut donc aller là où sont les autres 96 %. Vous avez tous les talents. Je vous ai dit tout ce que je pense que vous devriez faire. Mais c'est à vous de faire en sorte de les faire revenir.