Si le rapporteur a précisé qu'il ne s'agissait pas simplement avec ce projet de loi de réagir à des faits divers, vous m'accorderez néanmoins que son dépôt intervient après la terrible affaire « Nemmouche ». À chaque fois, nous légiférons lorsque la réalité nous rattrape. Cela étant, je me réjouis de l'examen de ce texte et partage toutes les observations qui ont été formulées par Guillaume Larrivé.
Monsieur le ministre, la majeure partie du terrorisme se nourrit de l'antisémitisme. Si ce projet de loi est important, il n'en est pas moins essentiel que la volonté de lutter contre le terrorisme se manifeste dans la réalité concrète de l'action de votre ministère. Ces derniers jours, sur notre sol, ont été prononcés des slogans qu'on croyait révolus : « Mort aux Juifs ! », « On va casser du Juif ! ». Des synagogues et des boutiques de produits casher ont été prises pour cibles. Plusieurs milliers d'individus ont bravé l'interdiction de manifester. Certains, interpellés, ont comparu devant la juridiction correctionnelle qui a alors prononcé des peines dérisoires. Nous espérons d'ailleurs que le parquet utilisera son pouvoir d'appel a minima. Enfin, pourquoi votre Gouvernement a-t-il autorisé la manifestation prévue demain alors que, lors des manifestations du week-end dernier, ont été commis des actes de nature à légitimement inquiéter la population de confession juive et toute la population française en général ? Comment expliquez-vous que les services d'ordre aient été délégués à la CGT et au Parti communiste ? La manifestation autorisée demain n'est-elle pas à haut risque ? Bref, s'il est nécessaire de voter des textes, encore faut-il qu'ils soient appliqués avec la plus extrême rigueur.