Intervention de Maurice Leroy

Réunion du 10 juin 2014 à 17h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaurice Leroy, vice-Président de la CNE :

Je vais, encore une fois, éluder la question du prix. Il revient au CEA d'y répondre. L'ADS, comme le confirmera Frank Deconinck, est un projet européen, piloté par la Belgique, auquel la France participe au travers du CNRS et du CEA. Un ADS n'étant pas un outil électrogène, il n'est pas comparable aux réacteurs à neutrons rapides. Quant à la répartition internationale de l'effort de développement, j'ai participé aux États-Unis d'Amérique à une réunion du forum Génération IV. À la fin de cette réunion, la responsabilité du développement de la filière des réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium a été confiée à la France qui est l'un des chefs de file dans ce domaine. Récemment, un accord de coopération a été signé avec le Japon et d'autres avec les Russes pour certains développements d'Astrid. Mais les innovations engagées en France donnent lieu à des brevets et, plus tard, à une exportation de technologie. Cette technologie permet, d'une part l'utilisation des ressources existantes sur le sol national et, d'autre part, un éventuel déploiement à l'étranger. À travers les informations qui lui ont été récemment communiquées, la Commission estime que le développement d'Astrid se fait, autant que faire ce peu, dans un contexte international.

Pour les réacteurs à neutrons rapides à caloporteur gaz la situation n'est pas équivalente, le CEA participant à ces recherches sans s'y investir de façon majeure, dans la mesure où il doit déjà développer Astrid. Ensuite vous avez évoqué le fait que la transmutation ne doit pas complètement être mise de côté. Évidemment, EDF ne considère pas qu'il s'agit d'une priorité. Manier de l'américium et du curium est en effet extrêmement compliqué et demande de mettre beaucoup de choses en place du point de vue de la radioprotection. C'est néanmoins réalisable. J'ai ainsi travaillé trois ans à l'institut des transuraniens à Karlsruhe, où nous disposions d'un laboratoire permettant de manier 50 grammes d'américium. Par contre, EDF ou Areva, en tant qu'acteurs économiques, ont tendance à repousser cette possibilité. Ce que la Commission dit, c'est qu'il ne faudrait pas qu'elle soit complètement abandonnée, dans la mesure où, le jour où nous disposerons d'Astrid, il faudra être à même de réaliser les manipulations nécessaires, ce qui suppose de garder un certain nombre d'experts, en développant la recherche.

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