Le SNPRM a été créé en 1995. Il ne compte aujourd'hui qu'une petite centaine de membres d'une profession moins développée en France que dans de nombreux pays d'Europe et du monde. Ces sociétés accompagnent environ 16 000 familles par an et dégagent 35 à 40 millions d'euros de chiffre d'affaires.
La question de l'exil des forces vives de notre pays se pose dès le baccalauréat. En effet, parce que les détenteurs de ce diplôme ne sont pas suffisamment formés en anglais et qu'ils savent que la maîtrise de cette langue est indispensable pour faire carrière, ils cherchent à s'améliorer en poursuivant leurs études à l'étranger. De façon générale, la génération actuelle, familière d'internet et des réseaux sociaux, n'hésite pas à s'expatrier. Les jeunes diplômés prennent conscience au fur et à mesure de leurs études que, dans certains pays, les entreprises sont disposées à leur verser des salaires beaucoup plus élevés que ceux qu'ils percevraient en France.
Ces jeunes sont aussi beaucoup plus ouverts sur le monde que ceux des générations précédentes et leur horizon s'élargit. Ils ne s'orientent même plus aujourd'hui vers l'Inde, la Chine ou le Canada, mais plutôt vers d'autres zones du monde qui enregistrent des taux de croissance à deux chiffres, comme certaines régions d'Europe de l'Est ou d'Afrique. Continuellement à la recherche d'un épanouissement professionnel où qu'ils le trouvent dans le monde, ils savent parfaitement dénicher par leurs propres moyens les sociétés qui recrutent dans des pays qui, contrairement à la France, ne connaissent pas la crise, où il est plus simple de se faire embaucher ou de créer une entreprise, et où les lourdeurs administratives sont moindres – songez que, dans certains États, il faut seulement vingt minutes pour s'enregistrer auprès de l'administration fiscale !
Ces jeunes ont envie de réussir et, même si « l'amour du drapeau » n'est plus leur seul guide, ils seraient prêts à rester dans leur pays s'il consentait à quelques évolutions que votre commission d'enquête pourrait proposer. En tout état de cause, il était temps que le sujet soit traité, et vous avez raison de vous en préoccuper.
Pour conclure, je souligne que la formule du volontariat international en entreprise – VIE – mériterait d'être développée. Elle permet aux jeunes de concilier leur désir d'expatriation en restant au service d'entreprises françaises.