À propos de l'exil en Belgique, qui a plutôt lieu en Wallonie, nous savons que les Belges de Bruges, de Gand, d'Anvers considèrent que la Wallonie ne connaît pas de développement économique. C'est une situation paradoxale : comment est-ce possible, alors qu'aux yeux des Flamands, la Wallonie reste considérée comme la mauvaise élève de la classe belge, qu'elle puisse accueillir des exilés français à fort potentiel économique ?
Vous avez pointé le cas particulier de l'Essec dans l'expatriation des jeunes diplômés hors de France. Est-ce aussi le cas de HEC ou de l'Institut catholique de Paris ? Doit-on en déduire que la Chambre de commerce de Paris ne joue pas de rôle particulier en la matière ?
Avez-vous réfléchi à la question des salaires des grands dirigeants ? Depuis vingt ans, la rémunération des grands dirigeants a connu une hausse phénoménale. Entre la rémunération de Jacques Calvet, président de PSA, qui avait suscité quelque émoi il y a vingt ans, au moment de sa divulgation par le Canard Enchaîné, et celle, aujourd'hui, de M. Christophe Jacquin de Margerie, il y a un gap très important. Joue-t-il dans le sens d'un plus grand exil fiscal ?
Vous avez évoqué le caractère ancien de l'exil fiscal, de Joseph Caillaux au « déplafonnement Juppé » de l'ISF en 1995. Mais la France détient également, depuis longtemps, une réputation de grande ingénierie fiscale. J'ai le souvenir d'un ancien ministre du général de Gaulle, Jean Foyer, qui avait déclaré que la TVA était le plus bel impôt du monde. Cela montre une vraie fierté de l'impôt. Edgar Faure, élu du Jura et du Doubs, départements mitoyens de la Suisse, avait coutume de dire qu'il fallait demander beaucoup à l'impôt et peu au contribuable : nous sommes dans un pays où le débat autour de l'impôt est récurent.
Vous avez parlé des dentistes. J'ai l'impression que ce sont plutôt des Français qui vont se faire soigner à Meknès, à Fès ou en Hongrie ? Nous avons tous des anecdotes à raconter. Cependant, je voulais vous remercier de votre intervention qui permet de nourrir ce débat.