Je partage entièrement votre crainte de voir des déçus de la France partir à l'étranger. Si je me suis montré très actif, durant les derniers mois, c'est notamment parce que j'avais envie d'ouvrir un contre-feu. Le titre de la commission d'enquête m'a paru contestable, mais je ne nie pas qu'il existe un vrai problème. Je tenais seulement à faire la distinction entre ceux qui partent, parce que c'est la meilleure façon de développer leur activité, et ceux qui émigrent par déception.
La mondialisation est un phénomène irréversible. C'est pourquoi je trouve désolant qu'on rencontre encore des gens, dans le monde politique ou les services de l'État, qui s'attachent à la combattre, ce qui ralentit le pays. Il faut ne rien comprendre aux phénomènes économiques pour prôner la croissance zéro. Il est tellement plus facile de diriger un pays ou une entreprise en croissance ! Je conviens cependant que celle-ci ne doit pas se faire à tout prix et qu'elle doit tenir compte de l'environnement.
Si je devais donner un conseil au Conseil d'orientation du service des achats de l'État, dont je ne connaissais pas l'existence – encore un problème de communication –, je lui dirais de rendre les conversations avec les services de l'État plus simples et plus directes, à l'image de celle que nous avons avec des sociétés privées dont nous identifions les besoins et auxquelles nous proposons des solutions innovantes. Si nous pouvons offrir une réponse pertinente à un problème, nous nous débrouillerons pour répondre à l'appel d'offres, mais, pour l'instant, il est difficile d'avoir un dialogue transparent avec les services de l'État, qui forment une nébuleuse. Pour les approcher, nous devons parler à beaucoup plus d'interlocuteurs que quand nous traitons avec une grande entreprise. Il faudrait simplifier le dialogue avec l'État.