Je suis heureux que la sociologie des organisations s'intéresse aux mobilités. Sur votre méthodologie, vous avez mené une série d'entretiens biographiques. Quelle est la représentativité de vos échantillons ? Sans entrer dans une discussion sur les méthodes qualitative et quantitative, il est intéressant, dans la perspective de la représentation politique des Français à l'étranger, d'avoir une aide de la recherche, des outils de prospective. Nos consulats disposent de listes de nos compatriotes installés à l'étranger, mais nous aurions besoin d'instruments plus fins pour comprendre les mécanismes de ces mobilités – notamment avec les variables dont vous disposez : les variables d'attraction et de répulsion, classiques en sociologie des migrations.
Par ailleurs, j'entends vos termes de « compétences », « expériences », « maîtrise professionnelle », votre insistance sur la dynamique du retour. Il est vrai que nos compatriotes croisés à l'étranger s'inquiètent de la validation et de la valorisation de leurs diplômes acquis à l'étranger et de leurs expériences internationales quand ils reviendront en France. Certes, il existe des outils, notamment au niveau européen ; les grilles d'analyse NARIC – pour la reconnaissance de diplômes obtenus dans un pays étranger – participent à ce processus. Cependant, pour citer un ouvrage qui vous est familier, L'acteur et le système, les acteurs à l'étranger peuvent aussi faire évoluer le système de reconnaissance des diplômes étrangers en France.
Je vous confirme enfin que la première pierre du Lycée français de Wembley a été posée le 17 juin dernier. Quand on parle d'expatriation, au-delà de son seul sens juridique, la diversification des communautés représente un vrai défi. La diversification de nos réseaux constitue dès lors un enjeu, notamment pour nos écoles bilingues car elles s'adressent à des familles diverses, bilingues, binationales ou simplement souhaitant une ouverture à l'international. Quel est votre sentiment sur ce sujet ?