Les interventions des députés ayant été très complètes, les sénateurs seront brefs. Je vous remercie, monsieur le ministre, pour la qualité de votre intervention. J'ai apprécié la gravité de votre ton, qui dit notre révolte commune contre le commerce de la barbarie auquel nous assistons, et la lucidité qui vous a conduit à souligner qu'en dépit des initiatives déjà prises avec nos partenaires, nous sommes encore loin du compte. La France ne retrouvera son poids et son rôle international que si nous analysons les causes de la situation à laquelle nous sommes confrontés. Cette analyse doit conduire à un dialogue avec nos amis américains, qui ne sont pas innocents de tout cela. Le président Jacques Chirac avait eu la sagesse de dire en 2003 à l'administration de George W. Bush que la guerre que les États-Unis s'apprêtaient à mener en Irak était inutile et dangereuse. Et, par la suite, l'appel constant des Américains à fonder l'avenir de l'Irak sur un partage du pouvoir fondé sur le confessionnalisme a conduit à une impasse.
Les initiatives annoncées par le Président de la République sont à la hauteur de l'enjeu, mais il serait utile d'organiser une consultation politique sur la nature de la conférence internationale envisagée, à laquelle l'Iran et la Turquie, pays directement concernés, doivent être associés. Organiser un tel tour de table, qui ne ferait peut-être pas consensus dans les pays occidentaux mais qui serait nécessaire pour résoudre la crise, serait l'occasion pour la France, dans sa singularité dérangeante, de signaler un retour à la conception gaullienne de son rôle.