Il n'y a pas que les questions d'organisation institutionnelle qui importent. Conduit par mes fonctions de président de la commission des affaires économiques à beaucoup voyager à travers le monde, j'ai pu constater que la cohérence de notre action à l'étranger dépendait largement du caractère et de la personnalité des hommes et des femmes qui l'animent, ainsi que de la qualité de leurs relations. La culture du commerce extérieur gagne du terrain au Quai d'Orsay et nos ambassadeurs sont devenus plus soucieux d'action économique que par le passé, ce dont il faut se réjouir. Mais il manque une évaluation mensuelle de ce que font tous ces agents. Dans certains bureaux d'Ubifrance, on peut douter de leur réelle proactivité pour favoriser les exportations de nos entreprises. Nous aurions donc tout intérêt à avoir un « retour » des entreprises qui les contactent, pour savoir en quoi consistaient leurs demandes et ce qu'il en est advenu. On a parfois le sentiment que ces agents passent leur temps à élaborer des tableaux de la situation macroéconomique de chaque pays – tableaux qui ne sont d'ailleurs pas toujours à jour, comme je l'ai signalé au président d'Ubifrance – alors que leur première tâche devrait être de faciliter les contacts sur place pour les entreprises françaises qui souhaitent exporter.
Je laisse à Mme Guittet, dont je partage pleinement le point de vue sur le sujet, le soin d'intervenir sur le problème des délais de paiement.
Disposons-nous d'un inventaire des barrières non tarifaires ? Le rôle du dollar tel qu'il vient d'être évoqué en est une, mais il en existe beaucoup d'autres et leur connaissance peut être cruciale pour orienter les efforts de certaines filières.
Je terminerai par une suggestion. Pour rencontrer régulièrement des expatriés lors de mes déplacements, je sais qu'ils souhaitent pour la plupart maintenir des liens avec la France. Disons-le clairement aussi : ils en ont assez d'être tenus pour des apatrides ! L'une des propositions que j'ai évoquées avec eux consisterait en une sorte de jumelage entre eux et des classes de lycée, de leur région d'origine par exemple. Nous peinons à susciter l'intérêt de nos jeunes pour la marche du monde et pour le travail à l'international, toutes choses qui ne s'apprennent malheureusement pas à l'école ; or bien des expatriés seraient heureux d'avoir un ou deux contacts mensuels avec des lycéens, ne serait-ce que pour leur expliquer comment on vit dans leur pays d'accueil et ce que l'on y fait. Qu'en pensez-vous ?