Intervention de Laurent Furst

Réunion du 19 juin 2014 à 11h00
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Furst :

Je commencerai, messieurs, par une observation générale que m'inspire la lecture de votre rapport. Si, contrairement à celle de l'Union européenne et de presque tous les pays d'Europe du nord, notre balance commerciale est déficitaire, y compris avec l'ensemble de nos voisins, ce problème, qui nous est propre, est dû à la persistance sur un cycle relativement long d'un taux de marge particulièrement faible – le plus faible d'Europe – de nos entreprises qui, de ce fait, innovent peu et investissent peu, notamment dans les structures export, qui coûtent cher. Disons-le franchement : elles n'en ont pas les moyens. Pour prendre une image, il ne sert à rien de mettre un as au volant s'il y a du sucre dans le réservoir. Ce qu'il faut, c'est faire en sorte que les entreprises restaurent leur taux de marge pour pouvoir être plus audacieuses sur les marchés extérieurs.

La réflexion sur les structures n'en reste pas moins essentielle, et vous l'avez conduite. En tant qu'élu local, je suis familier des questions de développement économique. Il est indéniable que notre pays a un problème d'organisation de ses administrations économiques, souvent absentes dans nos territoires. C'est pourquoi j'ai salué la création des commissaires au redressement productif, qui sont l'embryon de cette administration économique territoriale. Le rôle de l'État n'est pas nécessairement de produire. En revanche, il doit avoir un rôle d'entraînement et de fédération des énergies, dans un esprit « colbertiste ». En Allemagne, les grands groupes entraînent les PME à l'export ; tous travaillent ensemble, en collaboration avec les Länder ou l'État et avec les organismes consulaires. C'est cette démarche véritablement collective qu'il nous faut mettre en place.

Enfin, j'aimerais vous interroger sur un point d'ordre à la fois culturel et très pratique. Selon vous, le marché européen doit-il être appréhendé comme un marché d'exportation, ou les marchés allemand et espagnol, par exemple, ne sont-ils pas déjà pour nous comme le marché domestique, bien loin de ces marchés « grand export » où on se heurte souvent à des barrières juridiques et à des chausse-trapes en tout genre ? Quel est votre avis ?

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