La moyenne d'âge de la communauté française au Royaume-Uni, par exemple, évaluée à 300 000 personnes, est de 35 ans. Aussi la question de la fiscalité ne touche-t-elle pas vraiment les jeunes qui s'expatrient.
Par contre, il serait intéressant pour la commission de s'interroger sur l'éducation, le décrochage scolaire, la valorisation des compétences. J'ai rencontré beaucoup de jeunes qui, après avoir eu du mal à s'intégrer dans le système éducatif français, ont progressivement repris confiance en eux à l'étranger en y menant un projet, avant de revenir en France. Les nombreux CV qui vous sont envoyés témoignent certainement, non seulement d'une nouvelle culture d'expatriation, mais aussi d'une volonté de compléter sa trajectoire.
Nous aurions également intérêt à valoriser les trajectoires professionnelles, y compris à l'égard des jeunes en lycées professionnels – je pense en particulier aux conventions Leonardo. Cela nous permettrait de dépasser la thématique de l'exil des forces vives, liée à une surreprésentation de diplômés, et de mettre en avant l'apport général de l'expatriation.
Nous devons donc privilégier selon moi la question du système éducatif et du décrochage scolaire – et non celles relatives à la fiscalité et à l'emploi. La jeunesse est la priorité de ce quinquennat. Comment favoriser l'ouverture de notre système éducatif grâce à ces expériences d'expatriation ? Et, à l'inverse, comment valoriser le retour de nos jeunes en France ?