Intervention de Pierre Mansat

Réunion du 9 juillet 2014 à 16h00
Mission d'information sur la candidature de la france à l'exposition universelle de 2025

Pierre Mansat, président de l'Atelier international du Grand Paris :

Contrairement aux autres intervenants, je ne suis pas un expert de la ville. Je m'efforce, depuis quatre ans, d'animer l'Atelier international du Grand Paris (AIGP), structure issue de la consultation internationale des architectes sur le Grand Paris, qui comprenait à l'origine dix équipes, et aujourd'hui quatorze. Ces équipes travaillent sur les enjeux du Grand Paris, avec des résultats passionnants sur des thèmes comme « Habiter le Grand Paris » ou « Les systèmes métropolitains ».

Il est évident que ce projet d'exposition universelle arrive à un moment crucial, alors que se met en place une institution métropolitaine et que se pose la question d'une nouvelle représentation de l'organisation métropolitaine. Il faut rompre avec les conceptions figées qui ne correspondent plus aux réalités : la ville-centre et sa périphérie, Paris et sa banlieue, la capitale et le reste de la France. Le projet d'exposition serait un catalyseur, susceptible de nourrir, dix ans durant, une volonté collective de penser autrement la métropole. Celle-ci ne peut se construire sans l'adhésion des habitants ; or, jusqu'ici, les débats sur le sujet sont restés l'apanage des décideurs et des professionnels – à l'exception de l'exposition issue de la consultation internationale sur le Grand Paris, qui a été visitée par 250 000 personnes, ce qui prouve l'intérêt de nos concitoyens pour ces questions.

Le Premier ministre a annoncé aujourd'hui en Conseil des ministres que les lignes du Grand Paris Express seraient mises en service dès 2024. Cela signifie qu'en 2025, l'essentiel du réseau sera réalisé, ce qui entraînera bien évidemment une transformation des usages, des représentations et de l'organisation de la métropole.

Le projet d'exposition universelle pourrait également être un facteur de mobilisation en vue de concrétiser les objectifs définis dans le cadre du Grand Paris, par exemple en matière de logement, avec la construction de 70 000 logements par an, ou de relations interterritoriales. La métropole ne peut pas être désincarnée ; il faut qu'elle se traduise par des réalisations concrètes, dont les habitants pourront voir les effets sur leur vie quotidienne.

Nous n'avons pas eu le temps de consulter le conseil scientifique de l'AIGP sur la question, mais pour l'équipe permanente, travailler sur un projet d'exposition universelle serait une perspective exaltante. Nous pourrions vous soumettre des propositions de séminaires ou d'ateliers sur le Grand Paris, autour de lieux emblématiques ou de territoires encore méconnus, mais qui recèlent des potentialités exceptionnelles – comme la boucle de la Seine à Gennevilliers mentionnée par Jean-Marie Duthilleul. Ce serait également l'occasion de développer une pensée architecturale et urbanistique sur le système de transports et la conception d'une métropole qui ne se résumerait pas à Paris intra-muros.

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