Intervention de émile Garcin

Réunion du 17 juillet 2014 à 10h00
Commission d'enquête sur l'exil des forces vives de france

émile Garcin, fondateur et président de la société émile Garcin :

Mes collègues ayant présenté une synthèse réaliste du marché parisien, M. Boulet, notre directeur, et moi-même vous parlerons essentiellement des résidences secondaires du sud de la France – sujet qui, comme leur nom l'indique, est resté jusqu'à présent secondaire.

On n'acquiert une résidence secondaire qu'avec bonheur et énergie positive. Or le premier problème est survenu lorsque le gouvernement précédent a fait passer de 15 à 30 ans le délai au-delà duquel les plus-values sont exonérées. Les ventes se sont alors accélérées avant que la loi n'entre en application. Puis elles se sont écroulées. Viennent ensuite l'ISF et la CSG. Jusqu'à présent, les résidences secondaires situées à Saint-Tropez, à Saint-Rémy-de-Provence, dans le Lubéron et dans le Gard, étaient achetées à 50 ou 60 % par une clientèle étrangère. Mais, depuis deux ans, ce chiffre est tombé à 30 %.

Car les Anglais, Suisses, Belges ou autres séduits par un bien sont dissuadés de l'acheter par leur avocat fiscaliste, en raison de la législation française, dont on ne sait pas ce qu'elle sera dans deux ou cinq ans. À Genève, par contre, la stabilité est totale : on peut raisonnablement penser que les lois n'y auront pas changé dans dix ans.

Or, dans le sud de la France surtout, les résidences secondaires deviennent souvent, à terme, des résidences principales ; et, comme M. de Saint-Vincent le disait, le marché des résidences secondaires a diminué de moitié. De ce fait, beaucoup d'entrepreneurs – jardiniers, par exemple – ont perdu leur travail, notamment en Provence. Je peux citer une propriété où travaillent aujourd'hui dix salariés, pour à peu près 3 millions d'euros de masse salariale par an : les propriétaires anglais ont décidé de partir… C'est un cas particulier, mais il n'est pas isolé.

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