Intervention de David Monteau

Réunion du 23 juillet 2014 à 18h00
Commission d'enquête sur l'exil des forces vives de france

David Monteau, directeur de la Mission French Tech :

La petite équipe de French Tech ne rivalise pas avec ces différents outils publics, mais elle veut susciter leur intérêt pour les start-up. L'AFII, qui fait très bien son travail, n'a pas identifié les investisseurs en capital-risque comme une cible particulière et n'a pas d'offre ou d'outils qui leur soient spécifiquement adaptés. Même chose pour Ubifrance, dont le métier traditionnel est d'aider les PME à exporter. Une start-up, c'est autre chose : elle n'a pas forcément un chiffre d'affaires important ; elle a besoin de clients, mais aussi de lever des fonds. Nous travaillons toutes les semaines avec Ubifrance, l'AFII et la BPI pour faire évoluer leur système vers plus de transversalité, mais nous n'avons pas les capacités d'agir à leur place, et je ne veux surtout pas que nous les ayons.

Je ne dispose pas de statistiques pour répondre à vos questions sur le nombre d'entreprises qui quittent la France et sur les raisons de leur départ. Si une start-up s'en va, c'est d'abord parce que son marché est ailleurs. M. Jérôme Lecat a dû vous expliquer que, 60 % de son marché étant aux États-Unis, il est allé le chercher dans la Silicon Valley. Le monde s'est internationalisé, les marchés se situent plutôt en Asie. La question est de savoir comment la France peut capter une partie de cette valeur et fixer des emplois sur son territoire. Qu'une entreprise se développe aux États-Unis ou en Chine, là où se trouvent ses clients, n'est pas un problème si elle garde ses fonctions de décision et ses activités de R&D en France. Une partie de la valeur captée à l'étranger bénéficie à nos territoires et à nos concitoyens, et il ne faut pas empêcher les gens de partir.

D'autres motivations existent. Certains sont allés dans la Silicon Valley attirés par l'intensité de l'écosystème, les conditions qui y sont faites aux entreprises. La situation évolue, la compétition est rude et le succès n'est pas garanti. Quoi qu'il en soit, pour capter une partie de cette valeur, il faut maintenir le lien avec les entrepreneurs qui partent. Conscients de l'expertise des ingénieurs français, ils peuvent souhaiter conserver certaines fonctions techniques en France. Nous prenons acte de la globalisation et cherchons à renforcer le réseau capable d'aider au développement de nos entreprises.

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