Intervention de Pierre-Olivier Bandet

Réunion du 3 septembre 2014 à 18h00
Mission d'information sur la candidature de la france à l'exposition universelle de 2025

Pierre-Olivier Bandet, directeur de cabinet du président-directeur général d'Air France :

Chaque fois qu'Air France a tenté de développer des lignes long courrier directement au départ de villes de province, cela s'est soldé par un échec. Malgré l'open sky, les compagnies américaines n'y sont pas parvenues non plus, à l'exception du vol Nice-New York de la compagnie Delta. Du fait de l'organisation de la France, Paris concentre les flux de passagers « point à point », ainsi que les flux de passagers en correspondance vers l'ensemble de l'Europe. Cela nous permet de maintenir des dessertes quotidiennes, voire biquotidiennes, vers la plupart de nos destinations. En revanche, chaque fois que nous avons essayé d'offrir un accès direct de vols long courrier aux plus grandes villes de province de France, cela n'a pas marché.

Quant au développement des liaisons entre les villes françaises et l'Europe, compte tenu des conditions économiques de ce type de desserte, il ne pourra être envisagé par la marque Air France proprement dite. Au-delà des niches qui existent déjà et que nous réussissons à conserver, ce sont plutôt des marques tels que la low cost du groupe, Transavia, qui peuvent répondre à la demande vers ces destinations, car le niveau de recettes que l'on peut attendre est en règle générale très inférieur au coût induit pour la compagnie mère. Naturellement, lors de tel ou tel événement ponctuel, on peut organiser des vols supplémentaires, voire des vols charter.

En outre, Roissy reste notre point d'accumulation, de sorte que la liaison entre les villes de province et Roissy reste pour nous un axe stratégique, indépendamment de l'exposition universelle : cet aéroport nous permet d'acheminer les provinciaux vers Paris même, ainsi que lorsqu'ils doivent prendre un vol long courrier. Nous maintenons donc un réseau très dense vers ces destinations. Enfin, l'intermodalité, grâce à la présence d'une gare TGV à Roissy, constitue aussi un atout pour nous. Nous avons en effet constaté que, si l'arrivée du TGV à Strasbourg a quasi asséché la desserte aérienne de la ville, il est pratique d'avoir la possibilité, en coopérant avec la SNCF, d'y transporter des passagers en correspondance. C'est aussi vrai pour des villes où nous n'avons jamais eu de desserte aérienne, comme Tours. En revanche, comme cela a été souligné lors des Assises du tourisme, l'intermodalité est peu développée dans les aéroports de province, peu connectés aux réseaux ferrés régional et interrégional. Ce point pourrait donc également constituer un axe de réflexion.

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