Ancien responsable associatif moi-même, j'ai l'impression d'entendre ce que je disais moi-même il y a trente ans, sur la complexité, sur la lourdeur des tâches administratives, sur le découragement des bénévoles ! Mais la situation, je crois, s'aggrave. Il faut une révolution culturelle des services de l'État, qui doivent travailler autrement avec le secteur associatif : la question de l'innovation n'est pas du tout prise en considération par les pouvoirs publics.
Il faudrait mieux former les hauts fonctionnaires, qui ne sont pas du tout préparés au dialogue avec le secteur associatif, qui ne sont pas prêts à accepter que des bénévoles associatifs représentent aussi l'intérêt général. Bien sûr, les administrateurs apprennent sur le tas, mais que d'énergie perdue ! C'est un problème de culture, de formation, peut-être d'organisation des services de l'État.
Enfin, on entend en Europe une petite musique nouvelle : l'entreprise sociale pourrait être, selon certains, un nouveau modèle économique ; entre l'État-providence en voie de disparition et le secteur associatif trop fragile, trop hésitant, elle construirait une économie pour les pauvres, mais selon des modèles strictement entrepreneuriaux et financiers. On peut s'en inquiéter.