Intervention de Alain de la Bretesche

Réunion du 3 septembre 2014 à 16h00
Commission d'enquête chargée d'étudier les difficultés du monde associatif dans la période de crise actuelle, de proposeer des réponses concrètes et d'avenir pour que les associations puissent assurer leurs missions, maintenir et développer les emplois liés à leurs activités, rayonner dans la vie locale et citoyenne et conforter le

Alain de la Bretesche, président de la Coordination des fédérations et des associations de culture et de communication, COFAC, vice-président de la Fédération patrimoine environnement :

Nous rêvons d'un discours cohérent entre les différents acteurs.

Les ressources des associations culturelles proviennent des subventions de l'État, éventuellement de l'Europe, des subventions des collectivités locales, des cotisations et du mécénat. L'idée court aujourd'hui d'une globalisation des besoins, mais qui la financerait ? Le budget du ministère de la culture diminue chaque année et beaucoup s'interrogent sur la nécessité pour l'État de continuer à financer tout le champ culturel. Les 340 millions d'euros du budget du patrimoine ne sont pourtant pas grand-chose par rapport aux sommes colossales que vous votez chaque année.

Mes collègues ont évoqué les budgets des collectivités et souligné l'urgence de la situation. Certains départements se désengagent, ne sachant pas s'ils continueront à détenir la compétence culture dans les années à venir. Les régions, elles, se doutent bien qu'elles vont remporter le gros lot, mais ne savent pas encore exactement ce qui leur reviendra. Par ailleurs, les discours sur le mécénat sont pour le moins contradictoires, d'aucuns s'interrogeant sur la nécessité de l'encourager ou pas au regard de la dépense publique que représentent les avantages fiscaux. Restent les cotisations, qui ont plutôt tendance à augmenter pour boucher les trous.

Un discours cohérent consisterait à nous dire clairement quelle sera la part du budget de la culture dans les quatre ou cinq prochaines années, quelle collectivité, de la région, du département ou de l'intercommunalité, financera le reste, et quelle est la position sur le mécénat. Une telle clarté est indispensable, car plutôt que de vivre dans l'incertitude, les professionnels préféreront mettre la clé sous la porte et leur savoir-faire sera perdu. Le restaurer prendra un long moment. Avant même de savoir s'il doit y avoir des budgets supplémentaires, c'est de cela qu'il faut se préoccuper. Un Président de la République a déclaré que, en période de crise, le budget de la culture devait être sanctuarisé : cela me semble tout à fait possible puisque le budget de la culture ne représente pas des sommes énormes par rapport au reste.

En définitive, ce qui nous irrite au plus haut point, c'est que le discours actuel soit si incohérent alors qu'un consensus existe entre les différents groupes politiques des assemblées parlementaires !

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