Je suis le non-inscrit de la Commission, et peut-être même le seul vrai non-inscrit de l'Assemblée nationale. Le fait que, à ce titre, je ne bénéficie pas de financements de l'Assemblée ne m'empêche pas d'agir. Mais, dans cette proposition de résolution, les non-inscrits sont de nouveau oubliés, et le principe d'égalité, dont j'entends parler sans cesse et hors de propos, de nouveau battu en brèche. Cela invite à réfléchir au poids des partis politiques, aujourd'hui tel qu'il obère la démocratie. Ce sentiment que j'éprouve, moi qui fais de la politique de manière professionnelle depuis un certain temps, semble partagé par la population, ce qui devrait vous alerter : selon un sondage récent, ce sont 87 % des Français qui ne font plus confiance aux partis politiques. Or toutes les réformes que nous faisons ici ont pour objectif d'accroître le pouvoir des partis et de réduire la probabilité qu'arrivent ici des anarchistes comme moi, libres de rapporter ce qu'ils entendent… (Exclamations de plusieurs commissaires.) Voyez comme l'on veut empêcher un petit élu tout à fait minoritaire de s'exprimer ! Il est visiblement beaucoup plus difficile d'être élu lorsque l'on n'est pas porté par un grand parti.
Je me joindrai néanmoins au concert de louanges que suscite le texte et le voterai avec plaisir. Mais j'appelle l'attention de mes collègues – de manière tout à fait gratuite – sur les handicaps dont souffre notre démocratie et que nous oeuvrons à aggraver au lieu de développer la démocratie directe, sans laquelle la démocratie elle-même n'est rien.