Pour le groupe écologiste, l'examen de cette loi est un moment très important. Dans notre pays, les questions d'énergie ont trop longtemps été privatisées alors qu'elles supposent des choix démocratiques, ce qui nous a fait prendre du retard. Grâce aux débats conduits par vos prédécesseurs, dont Delphine Batho ici présente que je salue, l'opinion a pu prendre conscience de cet enjeu de la transition énergétique.
Nous serons attentifs au travail sur ce texte, tout en étant les premiers soutiens d'une loi innovante et marquant la volonté d'organiser cette transition énergétique dans notre pays. Si l'énergie est une richesse, elle est aussi pour tous nos concitoyens un bien de première nécessité dont le coût s'accroît avec la raréfaction des ressources. La précarité énergétique touche de plus en plus de ménages français : d'une part, il est difficile d'évaluer le nombre de personnes qui ne vivent pas dans le confort qu'ils pourraient souhaiter du fait du coût de l'énergie ; d'autre part, se pose la question des transports, de l'éloignement des lieux de travail et de domicile.
L'accès de tous à l'énergie dans des conditions socialement et économiquement acceptables représente un élément décisif de notre analyse du projet de loi, qui va bien au-delà de la seule dimension environnementale même si celle-ci est essentielle. Comme en témoigne le rapport de M. Jouzel sur les conséquences du dérèglement climatique sur l'ensemble du territoire français, madame la ministre, cette question de la préservation des ressources naturelles, de l'adaptation aux dérèglements et de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre est absolument centrale.
Certaines dispositions comme le chèque énergie et les alternatives en matière de transport sont très intéressantes, mais je voudrais rappeler les positions du groupe écologiste sur les grandes questions énergétiques. Alors que la France était pionnière dans le domaine de l'énergie solaire dans les années 1970, il a été décidé, sans débat, d'abandonner ce développement pour faire le choix exclusif du nucléaire.
Votre projet de loi prévoit de réduire à 50 % la part du nucléaire dans la production d'énergie électrique mais nous devons aller plus loin et opter de manière résolue en faveur des énergies de l'avenir : les énergies renouvelables. Les écologistes plaident pour la sortie du nucléaire qui s'imposera de toute façon en raison d'une raréfaction de la ressource et du renchérissement du coût d'exploitation des centrales. Nous voulons anticiper pour que la France ne prenne pas de retard dans le développement des énergies renouvelables. C'est pourquoi, au-delà du projet de loi auquel nous accorderons toute notre attention, l'investissement en France et en Europe nous apparaît comme un enjeu décisif.
Madame la ministre, vous pourrez compter sur l'énergie, l'enthousiasme et la détermination du groupe écologiste pour que ce projet de loi porte une ambition collective et démocratique : conduire notre pays vers l'avenir.