On ne peut pas parler de transferts de compétences s'agissant de la Guadeloupe et de la Martinique. En réalité, il s'agit de leur confier un pouvoir législatif et réglementaire pendant cinq ans. Un véritable transfert de compétences est-il, selon vous, possible ?
Je partage le point de vue de la rapporteure sur la notion de laboratoire. Pour faire de l'outre-mer un laboratoire, il faut adjoindre à la possibilité pour ces territoires de faire la loi et le règlement, la possibilité de mener une politique industrielle et de mettre en place une gouvernance locale de l'ingénierie.
Avez-vous mené une réflexion sur l'interconnexion des ZNI avec la géographie transfrontalière ? Les exemples de dynamique d'interconnexion sont nombreux : pour le gaz avec Trinité-et-Tobago, pour la géothermie avec la Dominique, pour la biomasse avec le Brésil. Cette interconnexion, coûteuse, suppose de donner à ces zones une liberté en matière de coopération économique régionale, notamment pour la mutualisation des déchets potentiellement transformables en énergie. L'Europe finance le transfert de déchets de La Réunion vers la Paris qui n'a aucun sens.
La transition énergétique est une chance pour l'outre-mer mais elle passe par l'adoption d'un nouveau modèle de développement économique. L'énergie est un bon vecteur pour accompagner ces territoires sur la voie de l'autonomie économique.