Intervention de Gilbert Collard

Séance en hémicycle du 15 septembre 2014 à 21h30
Lutte contre le terrorisme — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilbert Collard :

Bien sûr, pardonnez-moi. J’ai confondu avec M. Mazeaud, le professeur de droit. Je lui ai donné du coup une espèce de grandeur – qu’il doit avoir au fond de lui, au demeurant.

Je ne veux donc m’asseoir ni sur les libertés, ni sur une bombe. Votre projet de loi, monsieur le ministre, n’est pas à la hauteur de vos peurs, il n’est pas à la hauteur de vos inquiétudes, car il est armé avec de la poudre à blanc alors que nous traversons une période extrêmement dangereuse.

J’ai entendu plusieurs députés parler de stigmatisation. Mais c’est l’État islamique qui est le premier à stigmatiser ! Il est souhaitable que tous les musulmans de France condamnent l’appellation même d’État islamique. Je hais la stigmatisation, mais je hais aussi les bombes qui tuent. Tout à l’heure, cher collègue Habib, quand vous évoquiez ces morts que vous accompagniez dans l’avion, j’ai pensé au militaire que j’ai eu l’honneur d’accompagner dans la tombe. Sur ce point, nous pouvons nous rejoindre. J’ai vu le sang, les larmes que dans la réalité le terrorisme peut causer.

Je crois que, si l’on a le courage de dire les choses – au risque d’être malmené, mais qu’importe – la première chose à faire est de criminaliser le fait de porter les armes dans un pays étranger dans le cadre d’une organisation terroriste authentifiée, reconnue comme telle. Et l’on n’aura pas l’indécence de m’opposer Malraux, Geneviève de Gaulle ou je ne sais quel résistant – ces comparaisons, croyez-moi, ont choqué beaucoup de monde.

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