Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je voudrais commencer par lever deux préalables, de manière à avoir la parole libre.
Première remarque : il n’est bien entendu pas question, dans notre analyse du texte, de confondre djihadisme, salafisme ou islamisme avec la réalité de la communauté musulmane, notamment celle de France, qui n’a rien à voir et qui commence à condamner, peut-être avec un peu de lenteur, les dérives que provoque le djihadisme.
Seconde remarque : j’ai tout de même été très surpris de voir se réveiller certaines fureurs contre ce qu’on appelle les législations d’exception. Comme si elles n’étaient pas conformes à la légalité républicaine, comme si, de temps en temps, il ne fallait pas protéger les libertés par des mesures de sécurité exceptionnelles ! Que diable, c’est mal connaître les institutions de la Ve République, ou avoir la mémoire un peu trouée. La Ve République elle-même a mis en place des mesures d’exception dans des cas graves au moment de la guerre d’Algérie. Certains semblent le regretter, mais lorsque je lis l’éditorial du journal Le Monde aujourd’hui,…