Intervention de Nicolas Dhuicq

Séance en hémicycle du 15 septembre 2014 à 21h30
Lutte contre le terrorisme — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, quelle est donc cette faillite, ce mal térébrant qui touche des enfants qui ont été nourris au sein de la patrie ? Les termes de sauvage et de barbare ne sont pas adaptés. Ces enfants sont en notre sein. Il s’agit de citoyens français, il ne s’agit pas de barbares au sens d’Ibn Khaldoun qui se trouvaient aux frontières de l’Empire et qui auraient eu vocation à remplacer une dynastie en place pour prendre le pouvoir. À moins que justement nous ne soyons si faibles que nous ne les laissions faire...

Monsieur le ministre, au moins deux de vos collègues manquent dans cet hémicycle. D’abord, votre collègue de l’éducation nationale car notre faillite commence dès l’école, où l’enseignement du roman national est oublié depuis des décennies, où l’enseignement de l’histoire de France, qui fait que l’on est Français à partir du moment où l’on prend pour ses propres dieux Lares, pour ses propres ancêtres nos rois, nos empereurs, nos savants, nos philosophes et nos écrivains pour devenir pleinement français, a été oubliée au nom d’un modernisme de pacotille, d’une sous-culture donnée à notre prolétariat pendant que les enfants de l’élite, par exemple les enfants de ministres, ont, eux, le droit d’aller dans les écoles privées pour continuer à apprendre l’histoire de France.

Comment faire pour que les enfants dont les parents ne parlent pas français, ou dont les parents sont abreuvés de jeux stupides à la télévision, puissent s’intégrer dans la société française alors que ces adultes ne cessent de leur dire que le monde est pourri, que les politiques ne servent à rien et qu’il n’y a aucun avenir ?

Monsieur le ministre, il serait salutaire que dans ce gouvernement, le chef de l’État prenne en compte la nécessité du retour de l’enseignement de l’histoire. Je parle bien de l’histoire de France. Car si, arrivé à un certain âge, il est utile de se tourner vers les grandes civilisations, il est absurde que des pré-adolescents, au collège, qui ne connaissent plus l’histoire chronologique de leur pays et de leur nation, se voient bombardés de faits sans lien avec les autres concernant les autres civilisations.

Le deuxième ministre qui devrait être à vos côtés est le ministre des affaires étrangères. Quelle est aujourd’hui la situation ? Elle est ubuesque. Le chef de l’État, suivant les Américains, comme toujours, voulait, il y a quelques mois, bombarder le camp d’Assad, pour lequel nous n’avons certes aucune affection, mais qui est le seul à tenir face à ceux que nous appelons, faute de mieux, les djihadistes, que nous-mêmes, occidentaux, avons armés.

Qu’en est-il du droit quand les États-Unis d’Amérique bombardent sans autorisation le territoire syrien alors que nous allons demander, comme il se doit, aux autorités irakiennes la possibilité de bombarder leur territoire national ? Quelle est la logique ?

Quelle est la logique lorsque la violence extrême fait irruption dans le symbole même du capitalisme mondialisé, un jour de septembre 2001 où deux tours s’effondrent ? Mais qui se souvient, trois ans après, des cent-quatre-vingt six enfants de Beslan, massacrés ? Qui n’a pas voulu prendre la main tendue par la fédération de Russie pour lutter ensemble, Européens de l’Atlantique à l’Oural, contre le terrorisme ? Quelle est donc cette politique qui suit en permanence les États-Unis d’Amérique sans faire entendre notre voix ?

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