Intervention de Jean-Pierre Chevènement

Réunion du 27 août 2014 à 12h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Pierre Chevènement, sénateur :

Il ne peut y avoir de solution exclusivement militaire, avez-vous dit ; mais n'est-ce pas, en définitive, la politique qui a consisté à faire fi des États nations – si fragiles soient-ils dans cette région – qui est en cause ? Ne faudrait-il pas reconstruire un Irak digne de ce nom, où les sunnites trouveraient leur place, et reconsidérer l'idée que la Syrie serait un État voué à la dislocation ? Certains ont évoqué l'influence de l'Iran, d'autres des financements en provenance du Qatar ou de l'Arabie Saoudite : il y a de quoi s'interroger sur la politique que nous menons dans la région – et cela depuis probablement bien plus de dix ans, monsieur Loncle ! L'idée, largement développée dans la presse – notamment dans un récent article de Gaïdz Minassian publié dans Le Monde, intitulé « Le monde est désarmé face aux sociétés guerrières » –, selon laquelle l'État nation a fait son temps, est absurde. Continuer à décrédibiliser l'État nation en niant la légitimité des pouvoirs établis, quels qu'ils soient, n'est pas la bonne politique. Bagdad et Damas n'étaient-elles pas les grandes capitales du monde musulman ? Il faudrait réviser en profondeur notre concept stratégique !

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