Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 27 août 2014 à 12h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

On le saura. Une rencontre entre Vladimir Poutine et Petro Porochenko a eu lieu hier, à l'issue de laquelle une feuille de route a été décidée – dont nous n'avons pas eu connaissance ; un accord aurait été conclu pour échanger des prisonniers et la Russie a fait des déclarations encourageantes sur un prochain convoi humanitaire contrôlé et sa volonté de rouvrir le dialogue – bien que la situation risque d'être compliquée par les élections législatives ukrainiennes. La question sera certainement à l'ordre du jour du sommet de l'OTAN, mais nous souhaiterions que ce dernier ne s'y cantonne pas : la sécurité globale en Europe est aussi menacée par ce qui se passe au Proche et au Moyen-Orient.

Madame Fourneyron, le coût des livraisons d'armes que nous venons d'effectuer est marginal au regard de ce que nous aurions souhaité en matière de participation européenne à nos opérations au Mali et en République centrafricaine. Pour l'heure, nos interventions réitérées à ce sujet n'ont débouché sur aucun résultat.

Enfin, à ma connaissance, la conférence d'Alger réunira tous les protagonistes du conflit au Mali, ainsi que des observateurs de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Union africaine et des Nations unies. Les Algériens ont pris une bonne initiative, et je souhaite qu'ils puissent la mener à terme. Le ministre des Affaires étrangères algérien avait préalablement fait le tour des capitales pour vérifier qu'il y avait un accord général pour engager le processus. Certes, le Burkina Faso avait réalisé une médiation, mais il me semble que l'initiative algérienne est opportune, dès lors qu'elle repose sur l'échange et l'information.

En tout cas, il ne faut pas confondre les conflits internes au Mali et l'action de la France et des Nations unies pour éradiquer le djihadisme. Pour l'heure, il n'y a pas de porosité entre les deux phénomènes. Avec le processus d'inclusion, un nombre croissant de groupes se déclarent favorables au dialogue, ce qui aboutit parfois à des scissions internes ce qui est plutôt encourageant ! Une scission vient ainsi d'avoir lieu au sein du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) entre une tendance plutôt indépendantiste et une autre plutôt pro-gouvernementale.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion