La situation née de la RGPP amène à reposer la question de l'articulation entre les différents niveaux d'administration.
Le niveau régional, qui est celui du pilotage de ces politiques, doit jouer pleinement son rôle, en articulation étroite avec les départements. Nous n'avons rien à gagner à des politiques saupoudrées – d'ailleurs, nous n'en avons pas les moyens. Une puissance d'intervention bien articulée entre le niveau régional et le niveau départemental me semble la formule la plus efficace et la plus visible sur les territoires. Il ne faudrait pas que le régional tente d'impulser un certain nombre d'actions et que, de leur côté, les départements essaient de monter leurs propres opérations. Le niveau régional doit donner, en articulation avec les départements, une impulsion, des orientations et des priorités. Ces priorités doivent être validées par les préfets et prendre en compte la réalité des territoires.
Nous avons bien sûr des grandes orientations nationales, mais il faut pouvoir s'ajuster aux territoires – selon qu'il s'agit d'un territoire urbain, d'un territoire rural, avec un tissu associatif et des services publics plus ou moins denses. C'est à l'échelle régionale qu'on peut le faire, avec nos collègues des départements.
Nous avons par ailleurs beaucoup de collègues, dans les autres services de l'État, avec lesquels nous pouvons travailler. De fait, nous ne sommes pas les seules à porter cette politique d'égalité et aujourd'hui, chacun est en responsabilité. Ainsi, nos collègues des ex-directions du travail, les DIRECCTE, sont pour nous, dans le champ de l'emploi, des partenaires incontournables.
Les préfets de région sont en lien avec les sous-préfets, lesquels sont chargés de conduire des politiques d'emploi sur les territoires. Nous pouvons donc très bien conduire des actions dans le champ de l'emploi, en liaison directe avec les sous-préfets, et bien sûr avec les chargées de mission dans les départements.
L'ensemble des services de l'État doit se mobiliser sur ces sujets. Cela dit, il la cohérence du système pourrait être améliorée, en précisant clairement le rôle des uns et des autres, au niveau régional comme au niveau départemental. Les métiers sont différents, et il convient de les combiner et de les articuler.
Il faut également que nous soyons présentes dans les instances au sein desquelles les politiques publiques sont discutées et décidées. Nous devons pouvoir peser, au plus près des territoires, sur ces politiques. Je prends fréquemment en exemple la politique de l'emploi, qui est essentielle, et dont la ministre a fait une première priorité. Nous en sommes satisfaites, car nous étions en perte de vitesse s'agissant des moyens mis à notre disposition pour promouvoir l'égalité professionnelle – même si la lutte contre les violences faites aux femmes reste un axe majeur. D'ailleurs, nous ne pourrons pas conduire les femmes victimes de violences à l'autonomie si nous ne sommes pas à même de leur aménager un accès renforcé à l'emploi.
Des organisations existent. Il faut les mobiliser au service de nos objectifs. De la même façon, nous pouvons trouver des relais efficaces auprès des autres services de l'État.
Tous nos besoins ne sont pas satisfaits en matière de ressources humaines, et il est évident qu'un service qui n'est pas un peu fort a du mal à se faire entendre. Mais c'est aussi dans l'articulation et le renforcement de notre réseau, et surtout dans le développement des liens avec les autres services de l'État, que nous pourrons gagner en efficacité.