Effectivement, la crise que nous connaissons aujourd'hui a un effet domino. Nous sommes financés essentiellement par le produit de l'impôt et nous savons fort bien que l'argent public se raréfie. Cela étant, nous étions déjà en difficulté avant que ne commence la crise, mais le phénomène s'amplifie : entre 2008 et 2013, le budget des ESAT a diminué de 5 % en euros constants et à nombre de places autorisées constant. Avant la crise, je l'ai dit aussi, aucune association de notre réseau n'était placée en redressement judiciaire ni même menacée de l'être. J'explique donc notre situation par la restriction du financement public, aggravée par des contraintes de gestion de plus en plus pesantes : nous n'avons plus droit à la moindre erreur, qui se paie très cher, surtout pour les petites associations qui n'ont plus aucun filet de sécurité faute de trésorerie suffisante.
Pour autant, c'est un choix que d'offrir des réponses de proximité grâce à de petites associations n'ayant pas une grande activité gestionnaire. Dans le domaine de la protection juridique par exemple, si l'on veut être vraiment indépendant, il ne faut pas être à la main d'une plus grosse association qui propose de l'hébergement et du soin, parce qu'il ne faut pas que la personne sous tutelle ou curatelle soit prisonnière d'un seul opérateur. Les modes d'organisation ne sont pas neutres en l'espèce.