Intervention de Pierre Lellouche

Séance en hémicycle du 18 septembre 2014 à 9h35
Lutte contre le terrorisme — Article 15

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Lors des travaux que nous avons menés au sein du groupe UMP sur la question de la lutte contre le djihadisme – travaux dont je vous parlais hier, monsieur le ministre –, nous avons reçu les syndicats des personnels de l’administration pénitentiaire.

La situation qu’ils nous ont décrite est proprement alarmante, compte tenu de la présence dans nos prisons d’une très forte population d’origine immigrée. Vous le savez, même si les statistiques ne sont pas vraiment autorisées, on l’estime de l’ordre de 80 %. Les prisons sont devenues un lieu de recrutement de beaucoup de candidats au djihad, vous le savez bien. C’est, à côté d’internet, l’autre grand vivier de recrutement, qui repose notamment sur l’utilisation de moyens de communication interdits, à commencer par les téléphones. L’article 15 bis permettait de commencer un vrai travail d’enquête sur ce qui se passe à l’intérieur des prisons.

Je reviens sur ce que vient de dire M. Larrivé : nous disposions d’un texte qui, même s’il pouvait peut-être être amélioré, notamment sur le plan juridique, avait le mérite d’avancer dans cette direction. Désormais, le dispositif est supprimé.

Peut-être n’ai-je pas été assez attentif à votre réponse, monsieur le ministre, mais j’ai mal compris l’objectif exact du Gouvernement dans les semaines et les mois qui viennent. Je me demande si vous allez vous engager à traiter cette question sur le fond avant que le Sénat n’examine le texte, afin de vous donner les moyens nécessaires pour lutter contre ce vivier de recrutement qu’est devenu notre univers carcéral en France.

On a beaucoup travaillé sur internet, mais la prison présente au moins autant de difficultés. Or, si j’ai bien compris, il n’existe plus aucun dispositif. Il existe une interdiction générale mais dont nous savons tous qu’elle n’est pas appliquée. Les gardiens de prison nous l’ont dit : tous les jours, des téléphones sont introduits dans les prisons. Telle est la réalité, bien connue par le président de la commission des lois !

Nous faisons donc n’importe quoi. Le personnel pénitentiaire a de grandes difficultés à s’opposer à la radicalisation à l’oeuvre en ce moment même dans nos prisons. Faute d’avoir un texte ou un engagement précis, j’aimerais connaître les intentions du Gouvernement : combien de temps est nécessaire pour obtenir les moyens juridiques permettant de lutter contre ce phénomène ? Apparemment, l’intérieur même de nos prisons est une zone de non-droit.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion