Monsieur le ministre, vous connaissez l’estime que je vous porte. Donc, s’il vous plaît, lorsque vous nous répondez, ne nous parlez pas de polémique, car toute l’action de l’opposition, depuis le début de l’examen de ce projet de loi, a visé à le soutenir et à essayer de travailler avec vous pour le renforcer.
Il y a union nationale, sur tous les bancs, pour lutter contre le terrorisme. Il n’y a aucune polémique dans ce que je me suis permis de vous dire, pas plus que dans ce vient de dire monsieur Larrivé.
Il existe de vraies questions : la radicalisation à l’intérieur de nos prisons, l’utilisation des téléphones portables en prison et la suppression de l’article 15 bis, qui n’est pas une mince affaire. La position de Mme Hazan est ancienne.
Les questions que je vous posais, monsieur le ministre, appellent des réponses immédiates. Or j’ai noté dans votre réponse que vous bottez en touche, que ce soit sur la position exprimée il y a deux mois par Mme Hazan, à laquelle le gouvernement n’a toujours pas répondu – peut-être le fera-t-il, nul ne le sait, avant la fin de l’année –, ou sur l’utilisation des téléphones portables en prison, sur laquelle notre pays n’a toujours pas de politique.
Et sur ce dernier point vous renvoyez à une prochaine loi. Pourquoi ? Il est urgent de légiférer. Le problème du djhadisme se pose aujourd’hui : 1 000 terroristes d’origine française se battent en ce moment-même en Syrie et en Irak. Qu’attendez-vous ? Il y avait dans le texte déposé par le gouvernement des dispositions que celui-ci a choisi de supprimer : je ne peux comprendre, sur une affaire aussi grave, qu’il renvoie aux calendes grecques.
J’en termine : la prison est devenue – la presse, malheureusement, en témoigne – le lieu essentiel de recrutement d’un certain nombre de terroristes. Il serait peut-être temps d’agir. Et nous attendons de vous que vous agissiez.