Intervention de Guillaume Larrivé

Séance en hémicycle du 18 septembre 2014 à 9h35
Lutte contre le terrorisme — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Larrivé :

Le groupe UMP a beaucoup débattu de ce texte depuis plusieurs semaines, c’est notre devoir à tous, sur tous les bancs, et nous en avons débattu en gardant à l’esprit deux objectifs, l’efficacité d’abord, l’unité nationale aussi.

Notre conviction, c’est que l’Assemblée nationale aujourd’hui, le Parlement tout entier demain, doit renforcer les instruments de l’État de droit contre la menace terroriste islamiste radicale. Voilà ce qui nous guide, telle est notre obsession.

Pour respecter ce devoir, il y a plusieurs options. Nous aurions pu, comme l’opposition en d’autres temps, notamment en 2005-2006, décider de nous abstenir dès lors que certaines propositions que nous présentions n’étaient pas retenues. Tel est le choix qu’avait fait l’opposition en 2006. Je m’en souviens personnellement, j’étais assis sur un autre banc que ceux des députés, un banc de modeste collaborateur. Lorsque Nicolas Sarkozy, ministre d’État, ministre de l’intérieur, avait proposé une évolution majeure de notre droit, ce qui est devenu la loi de 2006, nous nous étions heurtés à un mur d’abstention de la part de ceux qui sont aujourd’hui aux responsabilités, notamment de Manuel Valls, député, membre de la commission des lois, orateur de l’opposition. Mais choisir l’abstention ne nous paraît pas responsable et nous allons donc voter ce texte, qui comporte un certain nombre d’avancées utiles.

Bien sûr, avec Éric Ciotti, Philippe Goujon, Pierre Lellouche, nous aurions souhaité d’autres avancées, sur la question majeure de la lutte contre la radicalisation dans les prisons, nous venons de l’évoquer, sur les modalités de contrôle du retour des djihadistes, dont nous avons longuement parlé également. Nous avons pris note, monsieur le ministre, du rendez-vous que vous nous fixez lors de la navette et nous attendons de vous d’autres avancées au cours du débat.

Sur l’essentiel, nous sommes donc au rendez-vous. Nous n’avons pas à nous excuser de faire progresser l’État de droit, et, en particulier, de lutter contre certaines dérives de ceux qui veulent en réalité annihiler nos libertés. La République est plus forte lorsqu’elle défend nos libertés contre ceux qui veulent les détruire. Nous avons eu, je crois, un débat de qualité. Nous allons donc voter en faveur de ce texte, conscients de ses limites, bien sûr, conscients aussi qu’il est nécessaire d’agir de façon extrêmement pragmatique sur deux points.

D’abord, nous devrons poursuivre dans la loi de finances de 2015 l’effort déjà engagé pour renforcer les moyens opérationnels des services de police, notamment des services de renseignement. Il faudra faire un effort budgétaire majeur parce que le coeur de la puissance régalienne doit être renforcé.

Second point, il faudra faire un effort pragmatique, juridique, diplomatique au plan européen. Vous avez pris votre bâton de pèlerin, monsieur le ministre, pour faire avancer le droit dans les différentes instances européennes. Nous avons besoin de faire évoluer les lignes. Nous ne devons pas nous soumettre à ce qui serait un gouvernement des juges de la CEDH. Nous devons au contraire faire valoir la souveraineté des États contre cette menace terroriste qui veut détruire ce que nous sommes.

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