S'agissant de la compétitivité des industries utilisatrices d'énergie, j'ai souligné qu'on parlait d'euro par tonne. Si l'énergie représente 20 % du coût de production d'un industriel et 10 % de celui de son concurrent, il suffit à celui-ci, pour mettre à genoux le premier, de baisser son prix de 10 %, puisque cela ne l'empêchera pas de continuer à gagner de l'argent. La compétitivité, vous le voyez, c'est quelque chose de très concret !
La plupart des grands groupes industriels comparent tous les mois les coûts de production usine par usine, avant de prendre leurs décisions en matière d'allocation, d'investissement, de maintenance ou de développement. Telle est la réalité de l'efficience économique qu'aucune loi ne saurait modifier. C'est pourquoi le législateur doit veiller à ce que les dispositions qu'il adopte n'aient pas pour conséquence de peser à plus ou moins long terme sur l'investissement ou de favoriser les délocalisations. Les meilleurs pays industriels sont ceux qui se battent pour que leur industrie puisse jouer de ses avantages compétitifs pour mettre ses concurrents à terre. Cette logique manque de charme : elle n'en est pas moins celle de l'économie.