J'ajoute qu'il ne faut pas imaginer le service public régional de l'efficacité énergétique comme une nouvelle administration, avec de nouveaux fonctionnaires et de nouvelles charges ; ce que nous voulons, c'est construire un instrument de coordination des politiques publiques. L'essentiel de la rénovation de logements sera fait au niveau des communautés de communes, mais il faudra établir un plan de formation des artisans, il faudra échanger avec les organisations professionnelles et les chambres de métiers... Pour aider à l'industrialisation des pratiques, pour mettre en oeuvre un plan de formation, pour établir une cohérence entre les différentes pratiques locales, c'est bien l'échelon régional qui est pertinent.
Les besoins sont importants, et des outils comme le carnet de vie des bâtiments ou le tiers financement peuvent permettre d'y répondre. Un propriétaire qui s'est déjà endetté autant qu'il le pouvait pour acheter son logement ne pourra plus emprunter auprès des banques pour réaliser des travaux d'amélioration énergétique ; il est donc condamné à continuer de payer du gaz, du fioul ou de l'électricité, et il contribue à la dette énergétique de notre pays – qui est au total, je le rappelle, de 70 milliards d'euros. Aidons-le par un système de tiers financement à réaliser des travaux : cet argent sera utilement employé.
Enfin, monsieur Baupin, je crois que la question des énergies renouvelables doit également aussi être traitée à l'échelon de la région. Les objectifs nationaux, la programmation nationale que vous évoquez ne sont pas suffisants, notamment pour la biomasse, le bois et la méthanisation. L'adéquation entre les projets et la ressource ne peut pas être programmée au niveau national : là encore, c'est l'échelon régional qui est pertinent. Les schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE) sont très importants.