Intervention de Jean-Christophe Béziat

Réunion du 17 septembre 2014 à 21h00
Commission spéciale pour l'examen du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte

Jean-Christophe Béziat, directeur des relations institutionnelles pour l'innovation, l'environnement et la mobilité de Renault :

Le secteur automobile, et Renault en particulier, est très impliqué dans trois enjeux environnementaux majeurs : la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la qualité de l'air en milieu urbain et l'épuisement des ressources.

La stratégie véhicule électrique de Renault, lancée en 2008, répond aux deux premières préoccupations. Mais j'aborderai également la question des ressources, car Renault développe de nombreuses activités dans le domaine de l'économie circulaire qui fait l'objet du titre IV du projet de loi.

Renault a mis en place une stratégie de déploiement massif du véhicule électrique, qui se traduit par la commercialisation d'une gamme complète de véhicules et à des coûts d'achat accessibles, comparables à ceux des véhicules thermiques.

Le véhicule électrique, qui garantit l'absence de gaz d'échappement lors du roulage, apporte une réponse aux préoccupations en matière d'émissions et de qualité de l'air. Sur ce dernier point, nous avons mené, avec un laboratoire spécialisé dans la modélisation de la qualité de l'air, une étude sur la ville de Rome qui montre qu'avec 20 % de véhicules électriques dans le parc roulant du centre-ville, on diminue les émissions polluantes de 20 à 40 %.

Le véhicule électrique, c'est avant tout le plaisir de la conduite – considéré comme honteux de nos jours. Nous pouvons démontrer que celui-ci n'est pas antinomique de la vertu environnementale.

Le marché du véhicule électrique progresse partout dans le monde. La croissance des ventes de véhicules électriques est même beaucoup plus rapide que celle des véhicules hybrides au démarrage de cette technologie, il y a quinze ans.

Renault a commercialisé 45 000 véhicules. L'alliance avec son partenaire Nissan est leader mondial avec environ 180 000 véhicules vendus. En France, Zoe, véhicule produit à Flins, est également leader avec 50 % de parts de marché.

Le véhicule électrique est aussi une façon de repenser la mobilité des personnes et des biens, et de réinventer des interfaces avec d'autres systèmes de mobilité urbains. Renault a annoncé la semaine dernière un partenariat avec Bolloré pour participer au service d'autopartage développé par celui-ci.

Mme Castelli a rappelé le rôle déterminant des pouvoirs publics pour le développement des véhicules électriques. J'insiste sur la nécessité d'inscrire les politiques publiques dans la durée pour en percevoir les effets.

S'agissant des mesures du titre III, l'intégration de véhicules électriques dans les flottes de l'État et des collectivités territoriales est très importante, car elle renforce la familiarisation du public avec ces véhicules. Ces derniers ne sont plus une bizarrerie dans le paysage quotidien, mais une alternative crédible.

Les mesures en matière de droit à la prise contribuent à lever le verrou de l'accès à l'infrastructure de charge. La difficulté d'installation d'une borne dans un parking d'immeuble d'habitation a pour conséquence que 90 % des clients résident en habitat individuel, ce qui va à l'encontre de l'objectif d'une diffusion de masse et d'un accès pour tous.

Mais, après le décret de juin 2011, les corrections et compléments apportés dans la loi ALUR puis dans ce projet de loi risquent d'aboutir à un empilement de mesures complexes qui demandera un travail de pédagogie en direction notamment du secteur du bâtiment.

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