Intervention de Denis Baupin

Réunion du 17 septembre 2014 à 21h00
Commission spéciale pour l'examen du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Baupin, rapporteur sur les chapitres Ier à III du titre VIII :

Le coût des infrastructures ainsi que les risques pour l'équilibre des réseaux sont régulièrement avancés pour retarder la mise en place des énergies renouvelables. Pourtant, on envisage aujourd'hui l'installation de sept millions de bornes de recharge. Pour quelle raison ce qui vaut pour les unes ne vaut pas pour les autres ? Existe-t-il une étude d'impact sur ce déploiement massif ?

En matière de stockage, des solutions technologiques existent – STEP, power to gas – et d'autres seront développées grâce à la recherche, mais la question du modèle économique reste entière. Comment rémunérer ceux qui développent et mettent en place des moyens de stockage ?

En matière de passage de l'électricité au gaz, quels sont les taux de perte induits par les transformations subies ? Je crois à cette technologie et je constate la passion qui anime ceux qui travaillent sur l'hydrogène, mais je m'interroge sur les applications dans la réalité.

J'ai commis, avec Fabienne Keller, un rapport sur le véhicule écologique et sur la diversité de l'offre en la matière. Le projet de loi reste très marqué par l'électricité alors qu'il est difficile de prévoir dans quel domaine auront lieu les percées technologiques. Il y aurait sans doute intérêt à ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier. Faut-il construire toutes les voitures sur le même modèle, avec quatre sièges, même pour une utilisation par une seule personne ? Il faut peut-être revoir le modèle de la voiture à tout faire et repenser le lien à l'automobile.

La Twizy de Renault, malgré ses défauts, est un bel exemple d'innovation. Les petits véhicules peuvent répondre aux besoins de moindre consommation de carburant et d'espace, au regard notamment du stationnement et des embouteillages. Penser la mobilité au XXIe siècle, c'est sans doute concevoir des véhicules adaptés aux besoins. Ces véhicules répondent aussi au problème du pouvoir d'achat, en particulier pour les rurbains dont les droits à la mobilité – accès aux services publics, à l'emploi – diminuent à cause du coût de la mobilité. C'est dans ces territoires que le vote d'extrême droite progresse, car les citoyens se sentent isolés et rejetés.

Pour m'être heurté, en tant que maire-adjoint, à l'incapacité à penser l'automobile autrement, il me semble que nous sommes à un moment propice à une plus grande audace de la part des constructeurs. Je proposerai, à titre personnel, des amendements pour inciter les pouvoirs publics à soutenir les innovations en la matière.

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