Ce n'est pas le nombre de bornes qui compte pour le réseau électrique, mais celui de véhicules électriques en charge. Aujourd'hui, le parc de voitures particulières et de petits utilitaires électriques roulant en France représente trente-cinq millions de véhicules ; il n'y a donc pas sept millions de véhicules électriques en chargement au même moment. L'État fixe l'objectif que notre pays dispose de sept millions de bornes, mais il inclut l'infrastructure installée par le possesseur d'un véhicule électrique à son domicile et celle mise en place par les entreprises pour leurs salariés. Renault a implanté des centaines de bornes sur les parkings de ses sites, mais l'entreprise ne compte pas en demander le remboursement au budget de l'État ; du coup, l'évaluation du coût du plan s'avère difficile. Le financement public passe par le crédit d'impôt pour les particuliers qui sera inscrit dans la loi de finances pour 2015 et par l'enveloppe budgétaire intégrée dans le programme des investissements d'avenir en vue d'aider les collectivités locales à créer des infrastructures publiques en les cofinançant.
Les constructeurs européens se sont mis d'accord en 2010 pour que la prise électrique soit de même type sur tous les véhicules ; en revanche, les prises dans le mur, qui permettent de brancher les voitures, échappent à notre ressort et dépendent des secteurs du bâtiment et de l'électricité qui définissent un standard en fonction de normes de sécurité. Il n'y a pas d'opposition entre les constructeurs français et allemands en la matière, simplement la prise du mur en France diffère de celle retenue en Allemagne pour des raisons de sécurité.
Est-ce la voiture électrique qui ne peut pas aller à Roissy ou le chauffeur qui craint de se retrouver en panne ? Afin de rassurer les clients contre la panne, Renault propose une assistance gratuite à tous les possesseurs de véhicule électrique de la marque, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. On constate que les gens apprennent à gérer l'autonomie du véhicule et font très peu appel à ce service.
Renault pratiquait les échanges de batterie avec et pour la start-up israélo-californienne Better Place, qui a déposé son bilan l'an dernier. Cette entreprise installait des réseaux de station d'échange de batterie dans des petits territoires, mais a dû arrêter son activité à cause du poids de l'investissement nécessaire. Le charismatique patron de cette société a sans doute eu raison trop tôt. Cette opération est donc faisable techniquement et elle présente un intérêt pour stocker de l'énergie à grande échelle.