Intervention de Gérard Mestrallet

Réunion du 18 septembre 2014 à 11h00
Commission spéciale pour l'examen du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte

Gérard Mestrallet, président-directeur général de GDF-Suez :

Oui, soit quelque 5 milliards d'euros. C'est là un chiffre non négligeable pour ce qui reste la plus belle technologie de production électrique.

Des garanties doivent être apportées aux personnels : les concessions hydrauliques bénéficient d'une expérience qu'il faut préserver. La formule retenue permettra aussi à de gros consommateurs industriels d'électricité de s'associer à certains projets, au cas par cas.

Bruno Bensasson m'indique à l'instant que 12 milliards d'euros d'investissements au total – méthanisation et raccordement au réseau – sont nécessaires pour atteindre l'objectif d'une réinjection de biogaz dans le circuit.

Le texte comporte aussi des avancées dans le domaine des transports. Pour réduire la part du diesel, on pense souvent à l'électricité mais l'on oublie parfois le biogaz, voire le gaz tout court. Pourtant, dans plusieurs grandes villes du monde, les bus fonctionnent au gaz, qui a l'avantage de ne pas émettre de particules ; or celles-ci, rappelons-le, sont en grande partie responsables de la pollution à Paris. En Chine, la pollution urbaine tient principalement au charbon et au diesel, si bien que la solution la plus rapide, le vice-Premier ministre chinois me l'a confié, consiste à les remplacer par le gaz. Nous avons par ailleurs signé, avec la RATP, un premier accord pour alimenter 900 bus en biogaz. Peut-être faudrait-il enfin étendre aux collectivités l'obligation faite à l'État d'alimenter une partie de ses flottes de véhicules avec des combustibles renouvelables, ou à tout le moins de les inciter à le faire pour leurs véhicules lourds.

Je termine par un mot sur le chèque énergie. Depuis cinq ou six ans, GDF-Suez milite en faveur de l'extension des tarifs sociaux du gaz – qui est loin de bénéficier à tous les ménages en réelle situation de précarité énergétique –, couplée à la transparence des tarifs. Ce fut chose faite, une première fois avec la nouvelle tarification du gaz décidée par Mme Batho par voie réglementaire, et une seconde fois avec la loi Brottes. Nous sommes satisfaits du système, dont le nombre de bénéficiaires est passé de 600 000 en 2009 à 2,6 millions aujourd'hui, avec un potentiel de 4 millions. Quoi qu'il en soit, l'obligation qui nous est faite de rendre automatique le bénéfice des tarifs sociaux est de la plus grande simplicité pour les consommateurs, qui n'ont aucune démarche à effectuer : ils s'aperçoivent seulement que leur facture a baissé.

Le chèque énergie est une bonne idée, qui d'ailleurs concerne aussi le fioul, le bois ou les réseaux de chaleur ; mais nous appelons l'attention sur un risque de complexité administrative. Les bénéficiaires recevront un chèque, sur le modèle du chèque restaurant, qu'ils devront renvoyer à l'un des fournisseurs d'énergie en acquittant la différence puisque c'est le tarif normal qui s'appliquera : cela pourrait générer des « pertes en ligne ».

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