Intervention de François Brottes

Réunion du 18 septembre 2014 à 11h00
Commission spéciale pour l'examen du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes, président :

Le marché de capacité, en théorie, sert à pallier les difficultés entraînées par la variation de la demande d'électricité. On pourrait penser qu'il garantit aux opérateurs concernés la rentabilité de leurs centrales thermiques à gaz. Or vous avez récemment annoncé que vous en aviez fermé plus d'une dizaine, qu'il sera difficile de réactiver en cas de besoin, et cela même alors que RTE prévoit pour l'an prochain des problèmes d'approvisionnement. Dans ces conditions, il est problématique de se priver de ces centrales qui permettent d'ajuster nos capacités.

Faut-il donc réviser le mode de financement du marché de capacité pour éviter d'en arriver là ? Ne pourrait-on envisager un système de forfait garanti assorti d'un complément de rémunération en cas de recours prolongé à ces centrales ?

Que faut-il penser, par ailleurs, de l'hydrogène décarboné produit à partir des énergies renouvelables et non à partir de la reconversion du pétrole ? J'ai cru comprendre qu'il pouvait constituer une solution au problème du stockage de l'électricité et qu'il existait pour cela trois procédés. Le premier consiste à reconvertir cet hydrogène en électricité en cas de besoin, mais c'est une solution apparemment peu rentable ; le deuxième consiste à en injecter un certain pourcentage – limité à 10 % – directement dans le réseau gazier, à l'instar du biogaz ; le troisième enfin, jugé le plus performant par le secrétaire général du CEA, consiste à avoir recours à l'électrolyse, qui permet de transformer 90 % de l'électricité en gaz à usage des véhicules propres. Cela relève-t-il pour vous de la science-fiction ? On consacre chaque année près d'un milliard d'euros à adapter les réseaux de transports et de distribution aux dysfonctionnements de l'intermittence. Si les problèmes d'intermittence étaient résolus grâce au stockage, cela limiterait les besoins en investissement dans les réseaux et permettrait de consacrer les sommes économisées à développer les technologies de l'hydrogène. Quoi qu'il en soit, il faudra bien réfléchir à d'autres modèles si nous voulons faire bouger les lignes… Votre avis nous sera précieux.

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