À ma connaissance, les Allemands n'investissent pas dans la production de gaz de schiste. Quant aux débouchés à l'exportation, il s'agit surtout des pays asiatiques, car les plus gros consommateurs de gaz sont aujourd'hui les pays émergents. L'Europe pour sa part en consomme de moins en moins, ce qui la met à l'abri, à moyen et long termes, des problèmes de sécurité d'approvisionnement. Le gaz russe ne représente que 15 % de l'approvisionnement de la France, qui se fournit également en Norvège, en Algérie, en Hollande et ailleurs. Cette diversification nous met à l'abri en cas de conflit : en janvier 2009, quand les Russes ont interrompu leurs livraisons, nous n'avons eu à déplorer, malgré les records de froid et de consommation de gaz, aucun problème de fourniture aux usagers. Tout dépendra donc de l'évolution du conflit russo-ukrainien. S'il évoluait vers un conflit russo-européen, il faudrait revoir nos positions, mais je n'y crois guère.
Le biogaz s'obtient à partir de trois sources : la partie fermentescible des déchets ménagers, les boues de station d'épuration et les déchets agricoles. L'avantage des déchets ménagers, c'est que leur volume est plus stable que celui des déchets agricoles. Or pour fonctionner correctement, un méthaniseur doit être alimenté régulièrement, et les ordures ménagères permettent de compenser les variations en volume des déchets agricoles.
Cela étant, je constate, qu'après avoir fait l'objet d'un fort engouement chez les partisans de l'économie circulaire, la méthanisation suscite aujourd'hui des réserves. C'est le cas à Ivry où, au moment de l'appel d'offres pour la rénovation de la grande usine d'incinération remporté par notre filiale SITA, les élus réclamaient un méthaniseur ; ils se montrent aujourd'hui beaucoup plus critiques.