Intervention de Philippe Plisson

Réunion du 18 septembre 2014 à 9h00
Commission spéciale pour l'examen du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Plisson, rapporteur pour les titres III et VI du projet de loi :

M. Orphelin souhaite améliorer ce texte : il a déjà le grand mérite d'exister et il doit être surtout complété. Nous sommes ouverts à vos suggestions, d'autant que le temps nous est compté.

Un grand nombre des propositions de la Fondation Hulot nous intéresse dans le domaine des transports et nous essaierons de les reprendre. Il en est de même des propositions de Réseau Action Climat. Vous appelez à mieux articuler l'urbanisme et le transport ; nous en sommes bien d'accord. Je regrette qu'on parle toujours des plans de déplacement urbain et jamais de plans de déplacement ruraux : il est vrai qu'ils n'existent pas encore. La mobilité rurale est un vrai problème ; il convient d'y réfléchir et de l'organiser afin d'éviter une France à deux vitesses.

Je ne suis pas opposé à rendre obligatoires les plans de déplacement des entreprises ; encore faut-il savoir où placer le curseur. Nous réfléchissons également à des plans de déplacement pour les lycées et les collèges, ainsi que pour les administrations. Il faut des plans partout où il y a du monde afin d'organiser un déplacement durable.

Nous reprendrons vos propositions relatives au vélo et en formulerons également en vue de soutenir ce mode de transport. La question des parkings mérite effectivement d'être traitée dans la loi.

J'ai rencontré les représentants de Vinci : il faudrait, comme cela se fait à Madrid, aux États-Unis et dans d'autres pays, prévoir des voies dédiées à ceux qui entrent en ville au moment de l'embauche en réservant une file aux transports en commun, au covoiturage et éventuellement aux taxis. Ce dispositif est difficile à mettre en place compte tenu de la variété des situations mais il est nécessaire d'aller en ce sens.

S'agissant du nucléaire, nous avons reçu beaucoup de demandes relatives à l'exploitation des centrales au-delà de quarante ans. Autant il est possible d'arriver à un consensus sur le transport, autant les discours sur le nucléaire sont tranchés, dans un sens ou dans l'autre. C'est pourquoi le rapporteur ne proposera pas d'amendement pour éviter d'apparaître comme un partisan au risque de nuire à l'objectivité des débats. Il existe toutefois une marge de progression.

S'agissant de vos propositions relatives à la consultation du public, je suis plutôt réservé. Je suis maire d'une commune située dans un périmètre couvert par un PPI – elle est à dix kilomètres d'une centrale nucléaire. Le problème de l'information, c'est que les habitants s'en fichent ! Voilà trente et un ans que la centrale fonctionne : elle appartient désormais au paysage. Des manoeuvres ont été organisées cette année : personne n'est venu, en dépit de la mobilisation des médias, contrairement aux premiers exercices auxquelles tous les habitants avaient participé. Vous pourrez élargir le périmètre autant que vous voudrez : plus on sera éloigné de la centrale, moins on se sentira concerné. Il faut trouver des solutions pour sensibiliser les habitants à cette problématique. Trouver un consensus sur le sujet est nécessaire.

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