J'ai, comme rapporteur spécial des crédits de la mission Égalité des territoires et logement, reçu les représentants du Samusocial très récemment : pour eux, il existe un réel problème de sous-estimation récurrente des crédits nécessaires ; mais ils soulignent aussi que les besoins ont très fortement augmenté. En un an, le nombre de nuitées est passé de 17 000 à 28 000 ! On assiste à un véritable emballement.
Les demandeurs d'asile bénéficient normalement d'un dispositif réservé. Il est prévu d'essayer de mieux les répartir sur l'ensemble du territoire. Les déboutés relèvent, eux, du droit commun : s'ils sont dans la rue, notamment avec des enfants, ils sont hébergés.
Mais la question des demandeurs d'asile n'est pas, et de loin, le seul problème qui se pose. Il faut travailler à faire diminuer la pression sur l'hébergement d'urgence. Des pistes existent : la Caisse des dépôts et des consignations pourrait par exemple, avec Adoma, reprendre et transformer des hôtels. Car, vous l'avez dit, la nuitée est chère et certains l'ont compris : pour eux, l'hébergement d'urgence est une affaire très rentable ! Le bail solidaire constitue une autre piste de travail ; 4 000 personnes sont hébergées de cette façon, et cela fonctionne bien.
Il faut surtout dire que la situation des publics hébergés est de plus en plus préoccupante : beaucoup sont dans un dénuement absolu. Une enquête à paraître devrait, hélas, le confirmer.