Intervention de Philippe Monloubou

Réunion du 18 septembre 2014 à 18h00
Commission spéciale pour l'examen du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte

Philippe Monloubou, président du directoire de ERDF :

En ce qui concerne les bornes de recharge de véhicules électriques, le chiffre des 7 millions n'a pas été discuté avec ERDF. Sur les réseaux essentiels aujourd'hui, si la cible est de 450 000 véhicules électriques, les 4 500 bornes de recharge équivalent à 500 millions d'euros. Je vous laisse donc évaluer les coûts de 7 millions de bornes ! Si ce chiffre devait être consacré par la loi, se poserait la question de l'impact de la mesure sur le réseau. Mais à ce jour, je n'ai pas de données chiffrées à vous fournir, n'ayant pas été sollicité sur le sujet.

J'ai déjà insisté dans mon propos liminaire sur la question des données agrégées issues des compteurs communicants. Elles constitueront demain un moyen déterminant pour les territoires d'améliorer durablement l'efficacité énergétique de leur patrimoine. Les données vont pouvoir être agrégées dans des constantes de temps avec une pertinence et une répétitivité sans commune mesure avec ce que l'on est capable de faire aujourd'hui. Cela confère une responsabilité aux gestionnaires des réseaux de distribution qui sont détenteurs de cet ensemble de données et qui doivent se préparer dès aujourd'hui à gérer de très grandes bases de données mais aussi à réguler ces flux de données, tant du point de vue réglementaire que de celui des formats et de la question des open data.

Enfin, vous nous avez demandé, monsieur le président, si avec la décentralisation, les réseaux bidimensionnels seront aussi robustes que les réseaux précédents : ils resteront des réseaux au sens mécanique du terme puisque nous n'avons pas encore inventé le wifi pour l'électricité. Pour autant, les évolutions numériques nous permettent d'anticiper les choses à un horizon proche. ERDF a d'ores et déjà engagé un projet numérique ambitieux car les opérations que nous devrons mener sur les réseaux, que ce soit en matière d'investissements ou d'entretien, seront de plus en plus prédictives grâce aux capteurs dont nous disposerons. Cela signifie que la robustesse des systèmes sera de plus en plus légitimée par notre capacité à disposer – presqu'en temps réel – d'une compréhension plus précise, plus efficace et plus pertinente des consommations. Cela me paraît être l'avenir des opérateurs de réseau. Nous sommes en train de préparer cette génération. La loi de transition énergétique nous aide à anticiper les évolutions nécessaires. C'est pourquoi je dirais que grâce à ces évolutions, les réseaux de demain seront sans aucun doute plus robustes que les précédents.

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